AUPART Henri

Par Jean-Noël Dutheil

Né le 18 juin 1871 à Bourges (Cher), mort le 24 avril 1914 à Montluçon (Allier) ; métallurgiste, restaurateur et fabricant d’eau gazeuse ; secrétaire de la Bourse du travail de Montluçon de 1907 à 1910 ; trésorier de la Bourse du travail en 1911 et 1912.

Le 4 juillet 1871, Jules Henri Aupart fut reconnu par sa mère, une journalière de 25 ans, mais devint enfant assisté de la Seine. À Montluçon, il habita 21 rue du Capitaine Segond ; il épousa, à Néris, Julie Sarrassat, le 18 avril 1898 ; à son tour, il adopta une enfant assistée, Emile Chrétenie.
Henri Aupart travailla à l’usine de machine à coudre Hayem ; membre du Conseil d’administration de la Bourse du travail, en mai 1906, il en prit la direction dans des conditions difficiles (échec de la grande grève de 1906). L’organisation avait perdu plus de 2 400 adhérents, mais il parvint, en 1908, à doubler les effectifs (536 à 1 008 adhérents). Il s’opposa au métallurgiste Jacques Fonty en soutenant le chômage des ouvriers pour le 1er mai 1909.
Il fut conseiller prud’hommes, section industrie en 1909-1910.
Il était considéré comme républicain socialiste. En octobre 1908, il assista comme délégué aux XVIe congrès national corporatif — 10e de la CGT — et 3e conférence des Bourses du travail tenus à Marseille. Il y représenta le syndicat des métallurgistes de Montluçon. Il assista au même titre au XVIIe congrès, Toulouse 3-10 octobre 1910. Il y représenta les syndicats bûcherons de Couleuvre et de la forêt Tronçais (Allier).
Le 1er octobre 1911, il fut délégué à la conférence extraordinaire des Bourses du travail, Unions et Fédérations. Il fournit des renseignements sur l’Allier, suite à une intervention de Jouhaux qui souhaitait connaître l’état d’esprit de la province. Il intervint dans le débat sur la lutte « contre la vie chère » : « Dans l’Allier, les syndicats ont tenté d’organiser les paysans pour se défendre contre les accapareurs, ils ont répondu que les accapareurs leur achetaient leurs marchandises plus chères que les acheteurs au détail. »
En 1911, Aupart était trésorier de la Bourse du travail de Montluçon. Il était alors « restaurateur » dans cette ville — il a trouvé un commanditaire, dit un rapport de police, ce qui lui a permis de créer une fabrique d’eaux gazeuses — et qualifié de « socialiste révolutionnaire, de tendances libertaires ». En 1913, il exerçait encore les fonctions de trésorier de la Bourse.
Voir Desforges, Joseph Provost et Vennat.
Ses obsèques civiles se déroulèrent le 26 avril 1914, les discours furent prononcés par Marx Dormoy pour la Bourse du travail et la section socialiste, par Jacques Fonty du syndicat des métaux et Louis Perrin secrétaire de l’Union départementale de l’Allier. Son décès freina la réorganisation d’une Union départementale trop amorphe.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article77139, notice AUPART Henri par Jean-Noël Dutheil, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 10 octobre 2022.

Par Jean-Noël Dutheil

SOURCES : Arch. Nat. F7/13567 et 13598. — Arch. Dép. de l’Allier, 1M1271 et 1R698. — Presse : Le Combat, 25 juillet et 1er août 1909, 3 mai 1914. — Notes du Maitron : comptes rendus des congrès de la CGT. — État civil.

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