BAISSON Ambroise (ou BESSON Ambroise)

Militant du Parti ouvrier français (POF), Ambroise Baisson fut, à la fin de 1905, un des artisans de l’unité socialiste dans la Loire, et représenta la Fédération socialiste SFIO aux congrès nationaux de Limoges (1906), puis, avec Piégay et Martel, de Nancy (1907). En juillet 1908, il était, aux côtés de Ferdinand Faure, l’un des principaux animateurs de la section de Saint-Étienne, et le secrétaire de la Fédération départementale et de sa commission exécutive ; délégué des syndicats du tissage, il participait à la direction de la Bourse du Travail, comme chef de file de la fraction socialiste unifiée. Au cours des années suivantes, Baisson fut de toutes les campagnes des organisations ouvrières et y joua un rôle de premier plan, tant dans le domaine revendicatif que dans l’action politique.

Son rôle fut particulièrement original dans l’arrondissement rural de Montbrison, resté jusque-là réfractaire à toute propagande révolutionnaire. Au début de 1910, Baisson y fut délégué par la Bourse stéphanoise ; il réussit à secouer l’apathie des ouvriers agricoles, organisa une tournée de conférences d’Adéodat Compère-Morel et mit sur pied des syndicats de journaliers qui tinrent congrès le 18 septembre 1910 à Montbrison, puis une seconde fois à Feurs, le 28 mai 1911. Baisson avait ainsi regroupé plus de trois cents militants. Il aida à élaborer un programme revendicatif et, pendant deux ans, la région fut le théâtre d’une vive effervescence. Peu après, Baisson fut candidat au secrétariat de la Bourse, mais son action politique trop voyante le fit écarter. Dans les années suivantes, il joua un rôle de premier plan, aux côtés des syndicalistes révolutionnaires, dans les campagnes contre la guerre. Gérant et rédacteur principal de l’Action ouvrière et paysanne, l’hebdomadaire régional du Parti socialiste SFIO, il fut poursuivi en février 1912 pour un article antimilitariste paru en septembre 1911. Défendu par Ernest Lafont, il fut acquitté. Orateur ardent, il fut l’un des principaux organisateurs socialistes de la campagne contre la loi des trois ans dans toute la région industrielle stéphanoise. En 1913, il remplissait toujours ses fonctions à la Fédération socialiste SFIO ; avec E. Lafont et Benjamin Ledin, il l’avait représentée au congrès national de Paris (1910). Il était, avec Ferdinand Faure, le plus influent des dirigeants unifiés de la Loire quand il conçut le projet d’émigrer au Maroc, mais on ne sait pas si cette intention fut mise à exécution.