BASLÉ

Par Maurice Moissonnier

Sellier, militant syndical de tendance réformiste délégué au congrès constitutif de la Fédération nationale des syndicats (Lyon 10-16 octobre 1886), Baslé fut, à ce titre, classé parmi les « opportunistes » par le commissaire spécial de Lyon (Rhône).
Il représentait la Chambre syndicale de la sellerie lyonnaise et son intervention, le 15 octobre, fut nettement réformiste : il y célébrait l’exemple des Chevaliers du Travail et des Trade Unions qui « ont été patients et persévérants et qui sont arrivés ». Il faut, disait-il, « constituer une réserve de fonds pour profiter des occasions : soumissions de fournitures, entreprise de bâtiment, achat d’ateliers qui seraient à vendre » et « créer une banque ouvrière qui pourrait venir au secours des petits patrons et des petits commerçants contre les grands capitalistes ». Selon lui, ces espoirs n’étaient pas vains : « Les ouvriers, par l’instruction que l’on commence à donner dans nos écoles laïques, auront, dans quelque temps, la théorie et la pratique et comme nous serons le nombre [on] n’osera plus [les] considérer comme des parias ».
À l’inverse de la majorité du congrès, Baslé vota en faveur du maintien de la loi Waldeck-Rousseau sur les syndicats, en faveur du projet Lockroy sur les conseils de prud’hommes, pour la création d’un Conseil supérieur du Travail. Il vota cependant pour la socialisation des moyens de production et en faveur de la journée de huit heures.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article77343, notice BASLÉ par Maurice Moissonnier, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 29 octobre 2022.

Par Maurice Moissonnier

SOURCES : Arch. Dép. Rhône, 10 M 864, congrès de 1886. — Compte rendu officiel du congrès national des syndicats ouvriers (1886).

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