BASSAND Marc

Par Didier Bigorgne, Jean Gaumont

Né vers 1857 à Saint-Lamain (Jura) ; ouvrier typographe ; militant socialiste (FTSF, puis POSR), syndicaliste et coopérateur.

Ouvrier typographe de profession, Marc Bassand habitait à Paris, au 38 rue des Apennins dans le XVIIe arrondissement en 1896.

D’abord adhérent à la Fédération des travailleurs socialistes de France (FTSF), Marc Bassand militait au groupe d’études sociales du Ve arrondissement. C’est lui qui accueillit les intellectuels Lucien Herr et Charles Andler en 1889. Après la scission de la FTSF au congrès de Châtellerault en 1890, il rejoignit le Parti ouvrier socialiste révolutionnaire (POSR). Le 17 novembre 1890, il fut désigné par la commission exécutive provisoire de l’Union fédérative du Centre pour regrouper les forces allemanistes dans les XVIe et XVIIe arrondissements.

Marc Bassand participa au Xe congrès national du POSR qui se déroula du 21 au 29 juin 1891 à Paris : il fut délégué du syndicat des typographes dont il était adhérent. En 1892, il était secrétaire du groupe des Épinettes (XVIIe arrondissement) et membre du Secrétariat général du POSR. Il collabora au journal Le Parti ouvrier et se fit remarquer par ses attaques violentes contre les élus. En 1895-1896, il siégea de nouveau au Secrétariat général : délégué de la Fédération des Travailleurs socialistes de l’Est, il assista, à titre consultatif, à la conférence nationale du POSR qui se tint les 29 et 30 septembre 1895 à Paris.

Aux élections municipales de 1896, Marc Bassand fut candidat, avec l’étiquette POSR, dans le XVIIe arrondissement, quartier des Épinettes. En concurrence avec le leader de la FTSF, Paul Brousse, il obtint 221 voix (contre 5978 à Brousse).

Membre de la société coopérative « la Ménagère du XVIIe », Bassand joua un rôle peu important jusqu’au moment où, en 1900, lors de la scission du mouvement coopératif, « la Ménagère » adhéra à la Bourse des coopératives socialistes. Il n’était pas présent au congrès de la BCS en 1900, mais, dès 1902, il fut élu suppléant à son conseil. Lors d’un renouvellement ultérieur du conseil, il fut nommé titulaire et le demeura jusqu’en 1911. Il joua un rôle important dans le conseil et, au congrès de Monthermé en 1909, il fut nommé membre d’une commission chargée d’un rapport sur l’organisation coopérative industrielle et agricole. Ayant déménagé, il était, depuis 1903 ou 1904, le délégué de « la Lutèce sociale » du VIe arr. dont il était l’administrateur.

Opposé à l’unité du mouvement coopératif, Marc Bassand la combattit au congrès de Calais en 1911. À ce congrès, il représentait, outre sa société « la Lutèce sociale », cinq autres sociétés de province. À l’élection des membres du conseil, il fut battu, n’obtenant que 110 voix, au vif regret de ses partisans qui déploraient l’échec d’un « des plus vieux militants de la Fédération ». Au congrès qui s’ouvrit le 1er novembre 1912 à Paris et où fut voté le pacte d’unité, Bassand prit de nouveau position contre celle-ci. Sa société adhéra néanmoins à la nouvelle Fédération nationale par discipline et fut représentée au congrès de Tours en décembre 1913 ; Bassand y prit la parole à plusieurs reprises. Lorsque, en 1919, Jean Gaumont obtint de « la Lutèce sociale » un vote favorable à la fusion avec l’Union des coopérateurs (UDC), Bassand n’appartenait plus à la société. Âgé d’une soixantaine d’années en 1912, c’était un vieux militant ouvrier, partisan de Jean Allemane et ayant une vive conscience de classe.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article77344, notice BASSAND Marc par Didier Bigorgne, Jean Gaumont, version mise en ligne le 18 août 2016, dernière modification le 29 octobre 2022.

Par Didier Bigorgne, Jean Gaumont

SOURCES : Le Parti ouvrier, 1889 à 1896. — Comptes rendus des congrès du POSR. — Jean Gaumont, Histoire de la Coopération, op. cit., t. II. — Michel Offerlé, Les socialistes et Paris, 1881-1900. Des communards aux conseillers municipaux, thèse de doctorat d’État en science politique, Paris 1, 1979. — Didier Bigorgne, Les allemanistes (1882-1905). Itinéraires, place et rôle dans le mouvement socialiste français, Thèse de doctorat, Université de Paris 13, 2001.

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