BAUMÉ [Paris]

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

Brossier ; militant de la CGT à Paris ; secrétaire de la Bourse du Travail de Paris de 1895 à 1905, secrétaire de l’Union des syndicats de la Seine pendant treize ans.

Secrétaire de la Bourse du Travail de Paris de 1895 à 1905, Baumé assista au VIIe congrès national corporatif, constitutif de la CGT, tenu à Limoges en septembre 1895. Il participa certainement au congrès suivant — Tours, 1896 — puisqu’il fut secrétaire-rapporteur de la commission qui eut à s’occuper de la création d’un journal quotidien (cf. c. rendu, p. 97-99) mais son nom a été omis dans la liste officielle des délégués.
Baumé demeura secrétaire lorsque la Bourse du Travail se transforma en Union départementale. À partir de 1904, l’Union eut quatre secrétaires permanents. Baumé signait avec Raymond Dubéros et Charles Desplanques les comptes rendus du comité général et de la commission exécutive, le quatrième, Bouanchaud, exerçant les fonctions de trésorier.
Baumé, qui collabora en 1893-1895 à La Grève générale, fut de ceux qui approuvèrent l’entrée d’Alexandre Millerand dans le ministère Waldeck-Rousseau (Pierre Monatte, Trois scissions syndicales, Paris, 1958, p. 126).
Il quitta ses fonctions en 1906 et entra comme ouvrier au service municipal de Paris.
Interviewé dans son logement familial (marié, femme à la machine à coudre, père de famille, les enfants rentrent de leurs jeux ou du travail) Faubourg Saint-Martin, par les frères Bonneff, il évoqua ses vingt années de syndicalisme : "Il n’éprouve pas le besoin d’écrire. Après avoir accompli mon devoir, je suis retourné à la charrue. C’est tout simple". Il lui raconta les conflits avec le préfet Lépine à propos de la présence des drapeaux rouges dans la manifestation du 1er mai 1899. Le préfet avait dû s’incliner. Il évoqua aussi la voyage qu’il fit avec une délégation à Londres en 1901, suivi d’une délégation anglaise à Paris sur le thème de la paix. "Le citoyen Baumé se tait. La pièce s’emplit d’ombre. L’émotion gagne ceux qui ont écouté ce militant à la evoix grave, profonde, impressionnante, qui vient d’évoquer vingt années d’efforts pour la conquête pénible d’un avenir apaisé. Il reprend la parole pour conclure : ’Rien ne m’étonne plus de beaucoup d’hommes. Je suis revenu des bien des illusions [...] le syndicalisme , c’est le bien fondé, la vérité des doctrines pour lesquelles j’ai combattu et dont le triomphe tôt ou tard me paraît assuré."

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article77408, notice BAUMÉ [Paris] par Jean Maitron, Claude Pennetier, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 26 novembre 2022.

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Dép. Paris, 1070 W, dossier 982. — Comptes rendus des congrès. — La CGT, op. cit., p. 578. — La Dépêche de Toulouse, 14 mai 1914.

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