BAUP Albert, Octave

Par Jacques Girault

Né le 15 janvier 1865 à Mens (Isère), mort le 10 juin 1918 à Sanary (Var) ; ouvrier ; militant socialiste ; militant syndical.

Fils d’un maître d’hôtel d’opinions protestantes, Albert Baup, après des études dans l’enseignement secondaire, s’engagea dans la marine et participa aux expéditions du Tonkin et de Madagascar. C’était en fait la conséquence d’une rupture avec sa famille conservatrice. Il se lia d’amitié avec un Seynois dont il épousa exclusivement civilement la sœur. Paludéen, il quitta la marine, se fixa à La Seyne (Var) et eut six enfants qui ne reçurent pas de sacrements religieux. Ils habitaient le quartier Cavaillon. Il travaillait comme ouvrier ajusteur-mécanicien aux chantiers navals de la ville. Syndicaliste, il était le rédacteur en chef, en novembre 1897, de L’Émancipateur, hebdomadaire ouvrier paraissant à La Seyne, journal éphémère qui tira à 2 000 exemplaires. Il traitait des revendications ouvrières et ne contenait pas d’articles politiques. Les rédacteurs et le gérant étaient des ouvriers : perceurs, charpentiers, riveurs. En 1898, il anima la grève des métallurgistes et fit partie de la délégation envoyée à Paris auprès de la direction de la Société. Il avait été renvoyé des chantiers à la suite de ce mouvement. Selon la police il présidait le Parti ouvrier seynois. Il appartenait à la veille de 1905 au Parti socialiste de France et, comme secrétaire de la Fédération du Var, participa aux réunions de la commission d’unification. Aussi fit-il partie du premier comité fédéral du Parti socialiste SFIO et représenta-t-il la Fédération socialiste SFIO du Var au congrès national de Châlons-sur-Marne. Réélu membre du comité fédéral en janvier 1906, il fut renvoyé des chantiers peu après en raison de ses activités politiques et syndicales. Il devint alors responsable permanent de la Bourse du Travail dont il était déjà un des dirigeants. En 1911, il vint habiter Sanary où il tint un bar-tabacs et s’occupa de la recette des contributions indirectes. Membre de la Ligue des droits de l’Homme, franc-maçon (Grand Orient de France), trois de ses fils furent mobilisés en 1914. Ses obsèques furent civiles.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article77410, notice BAUP Albert, Octave par Jacques Girault, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 4 novembre 2022.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Dép. Var, 4 M 41, 56 2 ; 3 Z 4 19 ; 10 Z 3 4. — Renseignements fournis par la famille, Mme T. Canolle et R. Baup. — Sources orales. — Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, t. 10. — Presse locale. — Compte rendu du congrès de Chalon. — Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes III, op. cit., p. 35.

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