BEAUQUIS Jean, Philibert

Par Yves Lequin

Né le 3 avril 1872 à Annecy (Haute-Savoie) ; ouvrier ébéniste, puis représentant de commerce ; militant anarchiste et socialiste de la Haute-Savoie.

Engagé volontaire, Jean Beauquis fut, à Cherbourg, en 1890, cassé de son grade de caporal pour avoir promené un drapeau roulé qui ne laissait voir que le rouge. À son retour, bien qu’ayant une certaine instruction, il refusa un poste au PLM pour devenir apprenti ébéniste à Annecy (Haute-Savoie). En janvier 1894, il fut arrêté pour avoir crié dans un café « Vive Ravachol ! » « Vive Vaillant ! », provoqué des militaires et prononcé une diatribe antimilitariste particulièrement violente... et verte ; en avril, la cour d’assises de la Haute-Savoie l’acquitta. L’enquête avait permis d’établir ses relations avec un groupe parisien, de saisir une correspondance où l’on envisageait avec faveur la propagande par le fait, en même temps qu’un grand nombre d’exemplaires de La Révolte et de brochures anarchistes, de Pierre Kropotkine notamment, qu’il s’apprêtait à diffuser.
Après son acquittement, Beauquis semble s’être abstenu de propagande anarchiste et évolua peu à peu vers le socialisme. Il devint un militant actif de la section socialiste SFIO d’Annecy, après 1905. Vers 1910, devenu représentant de commerce, il était l’un des leaders en vue de la fraction hervéiste, en pleine ascension, de la Fédération socialiste des Deux-Savoies. Quand il fut question d’une candidature socialiste SFIO pour les élections législatives, on pensa un instant à Beauquis pour représenter le socialisme révolutionnaire dans la circonscription d’Annecy ; mais on lui préféra finalement Gaston Brun.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article77459, notice BEAUQUIS Jean, Philibert par Yves Lequin, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 8 novembre 2022.

Par Yves Lequin

SOURCES : Arch. Dép. Haute-Savoie, 3 M 99 et série U, non classée. — Cour d’assises, 1894.

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