PRADES

Par Élie Fruit

Né le 20 juillet 1858 à Paris, mort en 1900 en Espagne ; premier secrétaire général de la Chambre syndicale des ouvriers et employés de chemins de fer, fondée en 1890 (appellation primitive du Syndicat national des chemins de fer).

Dans le courant de l’année 1889, l’ouvrier-sellier Prades, des ateliers des Batignolles de la Compagnie de l’Ouest, avait été l’instigateur d’une grève de six jours qui s’était terminée à l’avantage du personnel. Encouragés par ce succès et conseillés par Paul Brousse, Prades et André Dubois (le futur député socialiste de Paris, alors employé à la Compagnie du PLM) furent les principaux animateurs du comité provisoire de vingt-cinq membres qui, en trois mois de propagande intensive, vint à bout de la mise sur pied, avec trois mille adhérents, de la Chambre syndicale des ouvriers et employés de chemins de fer.

Lors de la première assemblée du nouveau syndicat, le 3 août 1890, Prades en fut élu secrétaire général. Le 22 janvier 1891, il fut nommé membre du Conseil supérieur du travail, fonction qu’il remplit pendant un an.

Au cours de la tentative de grève générale de juillet 1891, à laquelle participèrent six mille cheminots de la banlieue parisienne, et dont l’origine avait été le renvoi de plusieurs ouvriers syndiqués de la Compagnie d’Orléans, Prades fit figure de meneur. Si l’on en croit les journaux de l’époque, il harangua les grévistes en ces termes : « Il faut des actes et non des paroles ; d’un geste et d’un souffle on peut renverser les Compagnies et, s’il le faut, on montera à l’assaut de la gare Saint-Lazare... »

Révoqué par sa Compagnie, exclu de la Chambre syndicale (il avait été convaincu de négligence dans l’administration du secrétariat), Prades s’exila en Espagne. Il y obtint un emploi de contremaître à l’atelier des bâches des chemins de fer du Nord, à Valladolid. C’est là qu’il mourut, en 1900, à l’âge de quarante-et-un ans.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article7750, notice PRADES par Élie Fruit, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 22 juillet 2022.

Par Élie Fruit

SOURCES : Desveaux, Les Grèves dans les chemins de fer, 1899, p. 117. — Office du Travail, Les Associations professionnelles ouvrières, t. IV, 1904, p. 501-503. — Tribune de la voie ferrée, 10 février 1900.

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