BÉLUGOU Léon, Paul

Par Justinien Raymond

Né le 9 juillet 1862 à Brusque (Aveyron) ; docteur en médecine ; militant socialiste des Bouches-du-Rhône.

Fils de cultivateur, Léon Bélugou fit ses études secondaires aux collèges de Brusque (1872-1875), de Millau (1875-1878) et de Saint-Affrique (1878-1880) d’où il sortit bachelier ès lettres. En 1881, élève au lycée de Montpellier, il fut lauréat du concours général. Après avoir accompli son service militaire (1882-1884), il fut répétiteur à Draguignan (Var) et devint bachelier ès sciences en 1885. La même année, à la suite de deux concours, il devint lauréat de l’École de médecine et externe des hôpitaux. En 1889, il fut reçu à l’Internat et, en 1890, devint préparateur à l’École de médecine. Il fut reçu docteur en médecine en 1896 et, la même année, passa avec succès la licence en droit. Il s’inscrivit comme avocat.
Bélugou se lança jeune dans l’action socialiste, tant par la presse que par la propagande. Il appartint d’abord, à Marseille (Bouches-du-Rhône), à l’Alliance radicale-socialiste. Il fut secrétaire de la Ligue antiboulangiste (1889) et membre fondateur du Cercle républicain-socialiste (1891), alors qu’il appartenait au Parti ouvrier français (POF) (1890-1893). Il avait appartenu au mouvement des étudiants et il fut longtemps (1892-1893) président des Aveyronnais de Marseille. Au congrès général socialiste de Paris, salle Japy (décembre 1899), il représenta le groupe Marat de Marseille, adhérent de la Fédération départementale.
Élu sur la liste de Siméon Flaissières (1892), Bélugou fut un des premiers conseillers municipaux socialistes de Marseille, et l’un des plus farouches adversaires de Flaissières lors de la crise municipale de 1895 qui vit la rupture entre le maire et les guesdistes. Avec Bernard Cadenat, il signa une affiche qualifiant Flaissières de Tartuffe et de faux socialiste. Il se présenta au conseil général en 1895, 1898 et 1901. En 1901, dans le 7e canton de Marseille, il ne fut battu que de 50 voix par Dechavanne. Aux élections législatives de 1902, il fut candidat dans la 4e circonscription. Une note confidentielle de la préfecture le présente comme un homme sans fortune, intelligent et travailleur, à l’esprit quelque peu chimérique ; elle le donne comme socialiste révolutionnaire alors qu’un autre rapport le qualifie de républicain-socialiste, et semble plus près de la réalité, car Bélugou ne fut pas le candidat désigné par la Fédération socialiste et d’autres candidatures sont plus à gauche que la sienne. Le résultat fut médiocre : 275 voix (2 % des électeurs inscrits), et il disparut de la scène politique marseillaise.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article77509, notice BÉLUGOU Léon, Paul par Justinien Raymond, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 16 novembre 2022.

Par Justinien Raymond

ŒUVRE : Bélugou collabora au Cri du Peuple, à La Lutte, au Travailleur, au Combat, à La Bataille socialiste, à La Revue socialiste et à La Jeunesse socialiste, Il fonda L’Étudiant moderne, La Correspondance aveyronnaise, L’Ami du Peuple.
Il publia quelques brochures : Les Eaux de Marseille, La Question universitaire, L’Hygiène de Marseille, La Réforme du Mont-de-Piété.

SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, M 2 III, 53 c. — Les Dictionnaires départementaux, Bouches-du-Rhônes, Paris, 1902, (p. 118-129).

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