BENEZECH Jean-Baptiste

Par Justinien Raymond

Né le 6 août 1852 à Montpellier (Hérault), mort le 20 février 1909 à Paris ; ouvrier typographe ; militant socialiste du Parti ouvrier français (POF), puis d’une Fédération socialiste révolutionnaire autonome, puis du Parti socialiste SFIO ; député de l’Hérault (1898-1909).

Ouvrier lithographe, fils d’un cultivateur, Jean-Baptiste Benezech resta toute sa vie, même après onze ans de vie parlementaire, un homme du peuple, simple et modeste. À l’âge de dix-huit ans, il fut franc-tireur dans l’armée de la Loire et, la guerre finie, il se donna à l’action corporative et à la vie politique. Militant syndicaliste, il devint président de la chambre des ouvriers lithographes et trésorier de la Bourse du Travail de Montpellier dont il était un des fondateurs. Il assista en février 1892, à Saint-Étienne (Loire), au congrès constitutif de la Fédération des Bourses du Travail. En 1897, il assista au VIe congrès de la Fédération à Toulouse — 15-18 septembre. Puis, du 20 au 25 septembre, il fut délégué au IXe congrès national corporatif — 3e de la CGT.
Entré dans les rangs du Parti ouvrier français (POF) qui groupa dans le chef-lieu de l’Hérault des ouvriers et la jeunesse des écoles, il apparaissait si bien comme un entraîneur que, en 1894, à la nouvelle de l’assassinat du président Carnot, il fut arrêté avec quelques autres socialistes. En 1893, il avait réuni 3 277 voix aux élections législatives dans la 1re circonscription de Montpellier. En 1896, avec trois camarades, il pénétra au conseil municipal de la ville et y fut réélu régulièrement jusqu’à son échec de 1908. En 1897, candidat de principe au Sénat, il recueillit 63 voix le 3 janvier, ses deux colistiers en obtenant 60 et 56. Le 1er août suivant, il anima le congrès qui créa la Fédération socialiste de l’Hérault adhérente du POF. Inlassablement, il parcourut le département parfois en compagnie de Jules Guesde, de Maximilien Carnaud, d’Alexandre Zévaès.

Il entra au conseil national du POF en 1898 et participa à ses congrès nationaux de Montluçon (1898), Épernay (1899) et Ivry (1900).
Aux élections législatives de 1898, dans la 1re circonscription de Montpellier, Benezech, devançant de plus de 2 000 voix le candidat radical, battit au second tour le candidat conservateur par 12 203 voix contre 7 200. Il se manifesta dans les débats budgétaires, dans l’organisation de la commandite à l’Imprimerie nationale.
En décembre 1899, au premier congrès général des organisations socialistes à Paris, salle Japy, Bénézech représenta le Groupe d’études sociales de Montpellier affilié au POF et la 1re circonscription. Il était ardemment unitaire. Au lendemain du second congrès, de la salle Wagram (septembre 1900), où il était délégué et d’où les guesdistes se retirèrent, il rompit avec le POF. Mais, au congrès de Lyon (1901), lorsque des paroles agressives furent prononcées contre les amis d’Édouard Vaillant qui s’étaient retirés, il quitta la salle des séances. Il prit, dans son département, la tête d’une Fédération socialiste révolutionnaire autonome.

Réélu en 1902 député de la deuxième circonscription de Montpellier, au deuxième tour, par 8 699 voix contre 7 625 à son adversaire nationaliste, il se rallia au groupe parlementaire de l’Union socialiste révolutionnaire (USR), mais en compagnie des deux députés de l’Alliance communiste et non des trois députés guesdistes. En 1905, il participa au congrès d’unité de la salle du Globe à Paris et fut un des douze députés membres du conseil national du Parti socialiste SFIO. En 1906, il fut réélu au ballottage par 8 864 voix contre 8 510 et, l’année suivante, il représenta sa fédération au congrès socialiste de Nancy.

Au retour d’une séance de nuit, il trouva une mort subite par congestion dans son appartement, 82, rue des Grands-Augustins, à Paris, VIe arr.

Il fut enterré au Cimetière protestant, 3 avenue de Palavas à Montpellier.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article77521, notice BENEZECH Jean-Baptiste par Justinien Raymond, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 16 novembre 2022.

Par Justinien Raymond

Tombe de Jean-Baptiste Benezech au Cimetière protestant, 3 avenue de Palavas à Montpellier
Tombe de Jean-Baptiste Benezech au Cimetière protestant, 3 avenue de Palavas à Montpellier
Geneviève Debussche-Rimbault
Statue sur le tombe de JB Bénézech. Est-ce lui ?
Cliché Geneviève Debussche-Rimbault

SOURCES : Arch. Ass. Nat, dossier biographique. — Comptes rendus des congrès du POF, de Japy (1899) et de Wagram (1900), et des congrès nationaux du Parti socialiste. — Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes II, op. cit., p. 160 à 193, passim. — Jean Verlhac, L’Unité socialiste en France, 1898-1905, DES Paris. — L’Humanité, 21 février 1909.

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