BEPMALE Jean, Eugène, Omer

Par Madeleine Rebérioux

Né le 1er septembre 1852 à Saint-Gaudens (Haute-Garonne), mort le 9 novembre 1921 à Saint-Gaudens ; avocat ; radical-socialiste de gauche ; maire de Saint-Gaudens (1884-1921) ; conseiller général ; député (1893-1898, 1902-1907) ; sénateur (1907-1920).

Fils d’un professeur de mathématiques au collège de Castres, qui devint plus tard comptable à Miramont, Jean Bepmale fit des études de droit et devint avocat au barreau de Saint-Gaudens (Haute-Garonne). Sa vie politique se déroula tout entière dans sa circonscription.
Élu conseiller municipal de Saint-Gaudens en 1878, il en devint maire en 1884 et le resta jusqu’à sa mort. Conseiller général depuis 1892, il devint « le plus écouté des conseillers » et sa pratique des affaires locales où il acquit une grande autorité lui ouvrit la voie de la députation. Dépourvu de toute fortune personnelle, il n’avait pu parvenir à implanter le journal qu’il avait lancé en 1892, La Montagne, dont ne put paraître qu’un numéro (Arch. Dép. Haute-Garonne 4 M 104, 4 avril 1894). Candidat contre le député catholique (devenu libéral), Jacques Piou en 1885, puis 1889, il parvint à l’emporter le 20 août 1893 dans la foulée du socialisme. Battu à nouveau en 1898, il reconquit le siège sur Jacques Piou en 1902 avec 7 803 voix et le conserva en 1906. Élu sénateur en novembre 1907, il siégea à la Haute Assemblée jusqu’en 1920, un an avant sa mort.
Bepmale ne fut jamais membre d’une organisation socialiste. Élu comme radical-socialiste, c’est au groupe de la gauche radicale-socialiste qu’il siégea à la Chambre et à la gauche démocratique au Sénat. Mais les socialistes ne lui opposèrent jamais de concurrent. C’est que de l’avis du sous-préfet, dès 1894, on le considérait comme socialiste : il votait toujours comme Jean Jaurès. Et, le 4 février 1906, le sous-préfet répétait : « Malgré son talent oratoire et une souplesse politique qui lui assurent des succès de réunion publique, le député de la première circonscription (de Saint-Gaudens) a un programme qui dépasse la moyenne de l’opinion de la circonscription » (Arch. Dép. 2 M 48). « Il est bien au-delà du parti radical », affirmait au même moment le sénateur du cru, V. Bougues, qui voulait présenter son fils contre lui comme candidat républicain et n’y renonça que sur les objurgations du sous-préfet.
Les votes et le comportement de Jean Bepmale manifestent en effet, tout au moins jusqu’à la guerre, son orientation. En septembre 1895, il organisa avec son ami Gustave Calvinhac des conférences payantes pour soutenir les verriers de Carmaux en grève. Constamment préoccupé de questions sociales, partisan si convaincu de la loi de Séparation que, tout en la votant, il lui reprocha la liberté illimitée qu’elle laissait à l’Église, favorable sans concession à l’impôt progressif sur le revenu, hostile à toutes les expéditions coloniales, il s’opposa naturellement en 1913 à la loi de trois ans.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article77533, notice BEPMALE Jean, Eugène, Omer par Madeleine Rebérioux, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 19 novembre 2022.

Par Madeleine Rebérioux

SOURCES : Arch. Dép. Haute-Garonne, 2 M 48 et 49, 4 M 104. — Arch. Ass. Nat. dossier biographique. — Dictionnaire des Parlementaires français, sous la direction de Jean Jolly, t. II, PUF, 1962, p. 538-539.

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