Né à Revin (Ardennes) le 1er novembre 1862 ; ouvrier tourneur.
Après avoir accompli son service militaire au Tonkin où il fut condamné par un conseil de guerre pour outrages envers ses supérieurs, Blin appartint au syndicat de Revin et au cercle d’études sociales « L’Égalité », fondé à Revin en 1890. Il travailla aux usines Faure, mais en fut renvoyé pour avoir chanté une chanson ridiculisant le directeur. Il fut arrêté le 28 juillet 1891 pour participation aux attentats à la dynamite de Charleville et de Revin. Il aurait reçu de Chuillot, lors de l’arrestation de Bigel , six cartouches de dynamite pour préparer une explosion à Charleville afin de disculper Bigel. Il en aurait été empêché par son frère qui lui aurait fait enterrer la dynamite. Il n’en fut pas moins condamné par le tribunal correctionnel de Charleville à trois mois de prison pour détention illicite de dynamite.
Il quitta alors Revin pour venir travailler à Charleville et, en février 1892, il fut parmi les grévistes de l’usine Deville et Paillette. De retour à Revin, il consacra tout son temps à la propagande. Il semble qu’il ait été dans l’impossibilité de travailler, notamment pour raisons de santé. Son fils devait travailler dur pour nourrir toute la famille. Ce fils, amené très tôt, sous l’influence paternelle, à l’action syndicaliste, fut l’un des auteurs des incendies terroristes qui éclatèrent à Revin au cours de l’année 1894 et qui entraînèrent la condamnation au bagne de Badré-Mauguière.
SOURCE : Arch. Dép. Ardennes, série I U, dossiers 2 095 et 2 156 (recherches de M. Vuarnet).