BODIN Marguerite

Née le 3 juillet 1869 à Appoigny (Yonne), morte en janvier 1940 au Cannet (Alpes maritimes) ; institutrice ; syndicaliste et féministe, pédagogue.

Marguerite Bodin au congrès de 1910
Marguerite Bodin au congrès de 1910

Marguerite Bodin était la fille d’Alphonse Bodin, maréchal expert, et d’Athénaïse Saget ; elle fit partie du premier contingent d’institutrices laïques normaliennes, et fut d’abord institutrice dans l’Yonne, à Appoigny où sa famille vivait alors, de 1897 à 1900, puis à Bazarnes en 1902. Elle fut « une des premières militantes et des plus sympathiques du mouvement socialiste ». Elle participa aux congrès des Amicales : Bordeaux, 1901, où elle présenta une motion sur le pacifisme à l’école, préconisant de limiter l’histoire-batailles, de s’étendre au contraire sur le développement des civilisations et, contre le chauvinisme, d’enseigner le respect du droit. Au second congrès tenu à Lille, en août 1905, elle se prononça pour la coéducation ; au troisième tenu à Clermont, en août 1907, elle contribua à la tenue d’une réunion d’esprit vraiment syndicaliste.

Militante des droits de la femme, elle fut la cheville ouvrière de la constitution de la fédération des GFU (Groupes féministes universitaires) qui se mit en place réellement en 1905 au congrès de Lille. A cette époque, Marguerite Bodin quitta vraisemblablement l’Yonne, puisqu’elle épousa Léon Victor Goupy le 11 avril 1906 à Versailles, ville où elle habita un temps. Vers 1920, après son veuvage (son mari était sans doute mort au champ d’honneur puisqu’elle réclama le statut de veuve de guerre), elle garda le domicile de ses parents, 7 rue des Solitaires à Paris, puis, en 1926, elle quitta la capitale pour résider à Savigny-sur-Orge, tout en faisant de longs séjours à Appoigny.

Elle mourut au Cannet le 21 janvier 1940, selon la mention portée sur une lettre revenue à la Société des gens de lettres.

Passionnée de pédagogie, Marguerite Bodin collabora à la revue Les Petits Bonshommes et publia en 1922 un ouvrage L’Institutrice (Bibl. Nat. 8° R 33 177, in-16, 347 p.), ainsi que plusieurs autres ouvrages.

Les principales féministes dans le Maitron : https://maitron.fr/spip.php?mot192

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article77878, notice BODIN Marguerite , version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 25 août 2022.
Marguerite Bodin au congrès de 1910
Marguerite Bodin au congrès de 1910

OEUVRE : Une Lecture intelligente, parution en livrets à partir de 1911 à la Bibliothèque de l’éducation. — Jacques et Zette, 1929, Armand Colin, 9 éditions, la dernière en 1952. Les Surprises de l’école mixte, Librairie universelle Paris 1905. – Psaumes d’amour, 1920, éd. E. Figuière [qui lui valent d’être parrainée pour accéder à la Société des gens de lettres]. – L’Institutrice, 1922, éd. Doin, réédité en 2012, Paris, éd. L’Harmattan. – Contes bleus et roses, 1923, Bibliothèque d’Education.

SOURCE : Arch. Dép. Yonne. — Annuaire de l’Yonne, passim. — Bernard, Bouet, Dommanget, Serret, Le Syndicalisme dans l’enseignement, op. cit. — Denise Karnaouch, préface à la réédition de L’Institutrice, Paris, L’Harmattan, 2012. — Éléments biographiques fournis par Robert Timon.

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