PRUDHOMME Fernand, Joseph

Par Guy Decamps et Madeleine Peytavin

Né le 5 avril 1912 à Flers (Orne), mort le 26 janvier 2009 au Petit-Quevilly (Seine-Maritime) ; ajusteur ; militant CGT et délégué du personnel.

Le père de Fernand Prudhomme fut cheminot (menuisier selon l’acte de naissance), à Sainte-Gauburge et syndiqué, sa mère couturière. Son frère aussi fut cheminot.
Travaillant dans la serrurerie, Fernand Prudhomme fut embauché aux chemins de fer de l’Ouest entre 1930 et 1931 à la Voie comme auxiliaire « temporaire flottant ». Il travailla ensuite dans une entreprise à activité ferroviaire de laquelle il fut licencié quinze jours avant son départ au service militaire en 1934. Libéré en 1936, il fut embauché comme ouvrier spécialisé ajusteur aux ateliers de Sotteville-Quatre-Mares (Sotteville-lès-Rouen, Seine-Inférieure, Seine-Maritime) le 26 avril 1937. Se plaignant du travail très salissant qu’il exécutait, il fut muté à la Petite réparation qu’il ne considéra pas comme une amélioration de ses conditions de travail. Dans ce poste, il tourna avec trente-cinq équipes, travaillant aux cylindres, réparant les glissières, réglant le pesage des locomotives par essieu. Il travailla aussi sur les Pacific.
Il se maria en 1939, fut mobilisé dès le 2 septembre 1939 et fait prisonnier en juin 1940. Blessé le 11 août de la même année, il réintégra les ateliers de Quatre-Mares. À la suite du bombardement de la région rouennaise, en avril 1943, le personnel fut replié à Aulnay-sous-Bois où il adhéra à la CGT et prit sa première responsabilité syndicale. Fernand Prud’homme déclare avoir fait partie des milices patriotiques de Rol-Tanguy, avoir été délégué au premier congrès du Conseil national de la Résistance (CNR) aux Lilas. De retour à Sotteville-lès-Rouen, en 1945, il devint délégué au comité du travail.
Prudhomme considérait avoir subi une discrimination en matière d’avancement pour avoir soumis un dossier à l’inspecteur du travail.
Il participa aux grèves de 1947 et mena, en 1948, une action contre la décision de la direction de traduire en conseil de discipline trois cheminots : au coup de sifflet actionné par Prudhomme, 512 ouvriers devaient sortir.
Après cette action, la direction demanda sa révocation. Défendu par Chavagnac, Fernand Prudhomme, maintenu dans les effectifs, fut déplacé au Petit entretien de Dieppe et rétrogradé. Arrivé dans sa nouvelle affectation où il resta deux ans, il prit la responsabilité de la section syndicale. Pour des raisons familiales, Prudhomme fut détaché à Sotteville pendant neuf ans. En fin de compte, il fut affecté à Sotteville et obtint un avancement à Quatre-Mares où il se réinséra naturellement dans l’activité syndicale (délégué du personnel puis au comité mixte d’établissement).
Il arriva à l’âge de la retraite le 1er mai 1967.
Il s’était marié à Versigny (Aisne) me 20 mai 1939 avec Yvonne Gobaut.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article7790, notice PRUDHOMME Fernand, Joseph par Guy Decamps et Madeleine Peytavin, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 5 avril 2017.

Par Guy Decamps et Madeleine Peytavin

SOURCES : Témoignage collecté par Guy Descamps le 25 mars 2002 à la Maison du Peuple de Sotteville-lès-Rouen.— État civil.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable