PRUNAULT Georges, Léon, Marie [dit Émile ou Mimile MARAT dans la Résistance]

Par Pierre Vincent

Né le 29 mars 1915 à Fercé (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), mort le 25 décembre 2007 à Château-Renault (Indre-et-Loire) ; ouvrier professionnel ; responsable de la Fédération CGT des cheminots illégale pendant la Seconde Guerre mondiale ; membre de la direction de la Fédération CGT des cheminots (1944-1970).

Fils d’un ouvrier de la Voie syndiqué à la CGT et d’une garde-barrière [selon l’acte de naissance ils étaient journalier et ménagère], Georges Prunault fit sa scolarité à Angers (Maine-et-Loire) et eut son certificat d’études primaires à l’âge de douze ans. Malgré la volonté de ses parents de le voir poursuivre ses études, à treize ans, en 1928, il prit un emploi dans la construction mécanique pour gagner de l’argent. Poussé par son père, il entra comme apprenti en octobre 1930 au dépôt d’Angers. Il en sortit avec le CAP en 1933, deuxième du département.
Parti au service militaire de 1936 à 1938, il fut repris à la SNCF à Vitry-sur-Seine (Seine). Rappelé à l’armée en 1939, il rejoignit le Ve Génie à Versailles jusqu’à l’armistice de 1940. Il organisa sa première action collective en collectant pour ses collègues de travail restés à l’armée. Démobilisé à Montauban (Tarn-et-Garonne), il retourna aux ateliers de Vitry.
Au début de 1941, il adhéra au PCF après avoir participé à une première manifestation, le 4 novembre 1940, en solidarité avec des camarades arrêtés (dont André Visage, qui sera fusillé en août 1941). Georges Prunault devint rapidement secrétaire du syndicat illégal qui prit progressivement le pas sur le syndicat légal dans les ateliers, avant de le pénétrer début 1943. Il fut arrêté le 24 novembre 1943 chez Charles Heller (qui sera par la suite fusillé) où se tenait une réunion clandestine. Il fut relâché faute de preuves. Georges Prunault devint secrétaire du syndicat légal et fut présent au congrès fédéral de février 1944 où il intervint pour que soit organisée une journée d’action pour le 1er Mai. Dans les votes à ce congrès, six voix oppositionnelles furent comptabilisées, dont la sienne, et la fin du congrès fut perturbée par la présence de cheminots de Vitry. De nombreuses autres actions se déroulèrent. Ainsi, le 7 mars 1944, deux heures de grèves pour commémorer l’assassinat de Pierre Semard, suivies d’une prise de parole par un camarade non arrêté, Jean Fumeaux. Georges Prunault entra dans la clandestinité en mars 1944, et prit la direction des comités populaires pour la région Nord. Au lendemain du 1er Mai 1944, il fut désigné comme adjoint à Robert Hernio à la direction du comité central de grève des cheminots, fondé à ce moment-là. Devenu responsable de l’interbranche des cheminots de la Région parisienne, il participa à la grève insurrectionnelle d’août aux Batignolles.
Après la Libération, il fit partie du premier bureau fédéral au titre de la Région Sud-Ouest, dont il était le secrétaire général. Au congrès de 1945, il fut remplacé par Lucien Vergnes et resta secrétaire général adjoint de l’Union Sud-Ouest jusqu’à la conférence de 1952. Devenu secrétaire général du secteur de Paris-Sud-Ouest, il le restera jusqu’à son départ en retraite en 1970.
En 1948, il fut traduit au conseil de discipline pour son action pendant les grèves de 1947, avec proposition de révocation et, en 1953, il fut menacé de radiation des cadres et déplacé à Juvisy-sur-Orge (Seine-et-Oise).
Il est marié avec Georgette Chabanne.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article7794, notice PRUNAULT Georges, Léon, Marie [dit Émile ou Mimile MARAT dans la Résistance] par Pierre Vincent, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 22 novembre 2021.

Par Pierre Vincent

SOURCES : Arch. PPo, dossier BS 1 (1943) 235 (affaire Copin), SNCF S26, S28. — Arch. Fédération CGT des cheminots. — Comptes rendus des congrès fédéraux. — Maurice Choury, Les Cheminots dans la Bataille du Rail, Paris, Perrin, 1970, p. 47. — Robert Hernio, Avant que les cloches sonnent..., Préf. de Bernard Thibault, Postf. de Georges Séguy, Fédération CGT des cheminots, 2000, p. 217-219, 223. — Notes de Jean-Pierre Bonnet, de Marie-Louise Goergen et de Georges Ribeill. — Renseignements communiqués par Georges Prunault. — État civil.

ICONOGRAPHIE : Compte rendu du congrès de l’Union Sud-Ouest, 1947.

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