PSAUME Edmond

Par Pierre Schill

Né le 17 août 1897 à Sidi-bel-Abbès (Algérie), mort le 24 novembre 1960 à La Trinité (Alpes-Maritimes) ; ajusteur aux chemins de fer de Montigny-lès-Metz (Moselle) ; syndicaliste CGT ; membre puis secrétaire de la Fédération socialiste SFIO de la Moselle ; conseiller municipal de Châtel-Saint-Germain (Moselle), conseiller général de la Moselle.

Edmond Psaume naquit en Algérie dans une famille d’agriculteurs lorrains participant à l’aventure coloniale. À la fin de sa scolarité il travailla dans une librairie. À l’âge de dix-sept ans Edmond Psaume vint en métropole pour s’engager dans l’armée française. Mobilisé en août 1914 et jusqu’en septembre 1919 à Oran, il participa aux combats de la Première Guerre mondiale au cours de laquelle il fut gazé. Démobilisé en septembre 1919, il obtint la croix de guerre.
Il débuta sa carrière d’ajusteur aux ateliers de Montigny-lès-Metz de la Société des chemins de fer d’Alsace-Lorraine dès sa démobilisation. Il commença à militer au même moment au Parti socialiste. Il fut aussi syndiqué, d’abord à la CGT puis à la CGT-FO à la fin des années quarante.
Edmond Psaume fut candidat socialiste aux élections législatives d’avril 1928 dans la circonscription de Metz I. Au premier tour le communiste Marcel Kirsch obtint 33,4 % des suffrages exprimés et arriva en deuxième position derrière Édouard Moncelle, candidat de l’Union républicaine lorraine, qui obtint 34,9 % des suffrages. Jean-Pierre Jean, candidat de l’Union nationale républicaine démocratique (droite), obtint le très bon score de 21,5 % des suffrages (3 392 voix) et Edmond Psaume obtint à peine 9,1 % des suffrages (1 430 voix). Au second tour Marcel Kirsch obtenait 46 % des suffrages exprimés (7 050 voix) derrière Édouard Moncelle, victorieux une nouvelle fois avec 54 % des suffrages (8 209) voix. L’essentiel des voix de Jean-Pierre Jean, qui ne maintint pas sa candidature, s’était reportée sur le député sortant alors que Marcel Kirsch bénéficiait d’un bon report des voix du candidat socialiste.
Il fut aussi candidat aux élections municipales des 5 et 12 mai 1929 à Metz sur la liste socialiste opposée notamment à la Liste d’entente municipale du maire de droite sortant, Paul Vautrin. Il obtint au premier tour 1 192 voix sur 10 033 suffrages exprimés. Au second tour une liste d’union avec les communistes messins fut constituée et il obtint 4 459 voix sur 10 496 suffrages exprimés pour 10 660 votants. Il ne fut pas élu.
En mai 1930 il anima des réunions publiques de la SFIO dans la région de Metz. Il demandait notamment l’introduction en Moselle des lois scolaires françaises et critiquait le soutien apporté par le PC aux autonomistes alsaciens et mosellans dans la deuxième moitié des années vingt.
Candidat socialiste SFIO aux élections cantonales des 18 et 25 octobre 1931 dans le canton de Metz II. Il obtint au premier tour 117 voix sur 2 140 suffrages exprimés et arriva en dernière position derrière le candidat communiste Lucien Noizette et l’adjoint au maire de Metz Émile Hennequin (URD, droite) qui fut élu en rassemblant 1 189 voix.
Edmond Psaume participa au congrès confédéral de la CGT de septembre 1931 à Paris. Il représenta l’Union départementale de la Moselle.
À nouveau candidat à Metz I aux élections législatives de mai 1932, il obtint au premier tour 1 805 voix (11,1 % des suffrages exprimés) et arriva en troisième position derrière le député sortant (7 594 voix) et le candidat communiste, maire de Saint-Julien-lès-Metz, François Simon. Au second tour. Édouard Moncelle fut facilement réélu en obtenant 10 139 voix devant François Simon qui totalisa 5 181 voix.
En avril 1933, il s’installa dans la commune de Châtel-Saint-Germain (Moselle).
En mars 1934, il participa à la constitution d’un comité antifasciste à Metz. Il était l’un des principaux dirigeants de la SFIO en Moselle. À la fin du mois de mars 1934, il anima, avec le communiste Marcel Kirsch, les fêtes messines de commémoration de la Commune, sous l’égide du front unique antifasciste. Il fut candidat aux élections d’octobre 1934 au conseil d’arrondissement de Metz-campagne pour le canton de Gorze. Candidat socialiste, il obtint au premier tour 758 voix sur 2 198 suffrages exprimés et fut battu par le candidat conservateur.
Il participa, avec le communiste mosellan Eugène Anstett, le 14 mars 1936 à Metz, à une réunion organisée par les socialistes et les communistes mosellans pour protester contre la remilitarisation de la Rhénanie opérée par Hitler dans les jours précédents.
Il se présenta à nouveau aux élections législatives d’avril-mai 1936 dans la circonscription de Metz I (Metz-campagne) face au député sortant, vice-président de la Chambre des députés, Edouard Moncelle, qui fut mis en ballottage par Léon Burger, Indépendant de gauche, et le candidat communiste Eugène Anstett. Le candidat socialiste Edmond Psaume obtint quant à lui 864 voix et se désista au second tour qui vit la réélection d’Edouard Moncelle. Pendant la campagne électorale il avait mené une campagne « orthodoxe » souhaitant la relance de la production par la consommation, la nationalisation des mines et des industries et la revalorisation des prix des produits de la terre.
En juillet 1936 il anima à Rozérieulles (Moselle) une réunion publique du Comité de lutte contre la guerre et le fascisme. Au cours de son discours il prit dans ses mains le drapeau tricolore en demandant aux ouvriers de se regrouper pour une « France forte » puis le drapeau rouge en indiquant qu’il était « l’emblème international des ouvriers qui luttent pour la paix, le pain et la liberté ».
Edmond Psaume fut élu conseiller municipal de la commune de Châtel-Saint-Germain du 27 février 1938 à juin 1940, date de l’annexion allemande. Edmond Psaume fut expulsé en novembre 1940 vers l’intérieur de la France et se réfugia à Lyon (Rhône) où il put reprendre un emploi aux chemins de fer et rendre quelques services à la Résistance. À la Libération il put rentrer en Moselle.
Edmond Psaume fut à l’origine de la reconstitution, le 18 mars 1945 à Metz, de la Fédération socialiste de Moselle dont il dirigeait le bureau provisoire et dont il devait devenir secrétaire fédéral. Il mena, pour le compte de la SFIO, les négociations avec les autres forces de gauche du département dans le but de présenter des listes communes aux élections municipales et cantonales de septembre 1945. L’ajusteur aux chemins de fer fut élu conseiller général socialiste du canton de Gorze (Moselle) lors des élections cantonales des 23 et 30 septembre 1945. Il arriva en tête au premier tour en totalisant 2 184 voix sur 4 811 suffrages exprimés. Il obtint au second tour 2 324 voix sur 4 563 suffrages exprimés. Edmond Psaume devint vice-président de la commission de l’agriculture.
Edmond Psaume mena la liste socialiste en Moselle lors des élections à l’Assemblée nationale constituante du 21 octobre 1945. Sa liste obtint 20 255 voix sur 237 421 suffrages exprimés (8,5 %). Il ne fut pas élu. Il mena une deuxième fois la liste socialiste le 2 juin 1946. Elle obtint 20 255 voix sur 256 736 suffrages exprimés (7,4 %). Elle n’eut pas d’élu. Il mena une nouvelle fois la liste socialiste lors des élections législatives du 10 novembre 1946. La liste de la SFIO rassembla 10 112 voix sur 247 390 suffrages exprimés (4,1 %). Il subit un nouvel échec.
Il fut à nouveau élu conseiller municipal de Châtel-Saint-Germain du 25 mars 1945 au 19 octobre 1947, date à partir de laquelle il ne résidait plus dans cette commune proche de Metz.
Au lendemain de la guerre il arrêta de travailler à la SNCF pour devenir secrétaire de la SFIO pour l’Est de la France.
Edmond Psaume fut battu lors du renouvellement cantonal des 20 et 27 mars 1949 par le candidat du RPF, agriculteur de Gravelotte (Moselle), Paul Driant. Il obtint au premier tour seulement 864 voix sur 4 771 suffrages exprimés. Il ne maintint pas sa candidature au second tour.
Le congrès extraordinaire de la Fédération mosellane de la SFIO du 12 juin 1949 à Metz le remercia « pour son dévouement et son travail en faveur de la cause socialiste ». En passe de quitter la Moselle pour les Alpes-Maritimes, Edmond Psaume prononça un dernier discours sur la nécessité de faire la paix en Indochine.
Il se retira en août 1949 dans le sud de la France pour y passer sa retraite. S’intéressant toujours à la vie politique, Edmond Psaume cessa toutefois toute activité militante. Il décéda en novembre 1960 des suites d’un accident de scooter.
Marié en 1929 à Metz avec Louise Schmidt, couturière, il fut père de deux filles nées en 1931 et 1933.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article7798, notice PSAUME Edmond par Pierre Schill, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 13 février 2012.

Par Pierre Schill

SOURCES : Arch. Nat. F/1a/3228, 3229, 3252 ; F/1cII/270, 278. — Arch. Dép. Moselle, 301 M 78 ; 303 M 56, 58, 75, 77, 83 et 135 ; 151 W 189 ; 1330 W 95 et 263 ; 24 Z 15 et 16 ; 24 Z 16. — Arch. Com. Metz, 1 K 88. — Arch. FNSP, 3 MA 28. — Arch. SNCF de Béziers. — Arch. de l’OURS, dossiers Meurthe-et-Moselle et Moselle. — Conseil général de la Moselle, Session ordinaire d’automne 1945. Rapports et délibérations, Metz, Le Lorrain, 373 p. — Le Populaire de l’Est, 20 mai 1935. — La Voix du peuple. — Le Populaire de l’Est, 1935-1939. — Le Populaire, 4 octobre 1934. — Bulletin Intérieur, n° 23. — Le Républicain lorrain, 25 septembre et 2 octobre 1945, 22 et 29 mars 1949. — E.L. Baudon, Les élections en Moselle, 1919-1956, Metz, 1956, 94 p. — Gérard Diwo, Le communisme en Moselle (1925-1932) à travers les élections législatives d’avril 1928 et de mai 1932, Mémoire de maîtrise, Université de Metz, 1983, 176 p. — Didier Kompa, La formation du Front populaire en Moselle, 1934-1936, Mémoire de maîtrise, Université de Metz, 1985, 173 p. — Gérard Diwo, Les formations politiques en Moselle (21 octobre 1945-17 juin 1951), thèse de doctorat, Université de Metz, 1992, 2 tomes, 423 et 157 p. — Gérard Diwo, « Éléments pour une étude des tendances politiques des conseillers généraux de la Moselle (1937-1951) », Annales de l’Est, n° 2, 1997, p. 219 à 240. — DBMOF, tome 39, p. 259. — Renseignements fournis par la commune de Châtel-Saint-Germain. — Notes de Gilles Morin. — Renseignements fournis Gabrielle Psaume, la fille du militant.

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