BOURRÉE Léon

Né de parents pauvres, il ne reçut qu’une instruction primaire et exerça divers métiers salariés dans l’Oise et dans l’Eure. Il milita aussi dans l’un et l’autre département. À vingt-six ans, il publia ses premiers articles dans Le Courrier politique de Mouy (Oise), organe radical. Bientôt, il suivit Compère-Morel et fonda « l’Aurore sociale », groupe socialiste de Mouy adhérent du POF qui rassembla jusqu’à 200 adhérents et il en fut le secrétaire adjoint. En 1900, il contribua à la fondation de « la Grande Famille », coopérative de Mouy. Il collabora au Travailleur de l’Oise. Il y combattit les radicaux et, le 22 mai 1909, il les apostrophait : « Maintenant que votre sac à calembredaines anticléricales est vide, vous êtes usés, Messieurs les radicaux. C’est tout ce que vous aviez comme bagage électoral et cela n’est pas suffisant pour le peuple. On ne mange pas du curé continuellement ». Il y défendit aussi la représentation proportionnelle et y exposa son idée de la coopération : « L’appât d’un profit à réaliser ne suffit pas [...] Ce qu’il faut faire à la coopérative, c’est combattre la morale capitaliste, son avidité, son égoïsme, son ambition [...] Il existe bien peu de camarades dépouillés des instincts bourgeois, sans compter les bons militants qui finissent par laisser perdre les revendications sociales, dans la moutarde et la cassonade coopératives » (13 mars 1909). Il collabora également au Prolétaire de l’Oise.
Au cours d’un séjour dans l’Eure, il collabora au Semeur, organe socialiste de ce département et fonda une section socialiste à Gisors. Revenu dans l’Oise, il fut candidat de principe dans la circonscription rurale de Beauvais aux élections législatives ; il y recueillit 123 voix. Après la guerre, il continua à militer à Beauvais où il fut comptable, puis cafetier.