BRUNEAU Charles

Né le 1er novembre 1863 à Carmaux (Tarn), fils d’un mineur mort dans un accident à la mine, Charles Bruneau fut lui-même ouvrier mineur de Carmaux, où il était ajusteur en 1891. Il s’était marié le 25 juin 1884 à Carmaux avec Marie, Auréline Galaup, sans profession, fille d’un mineur. Le couple eut un fils, né le 26 avril 1885.

Militant syndicaliste actif, Charles Bruneau fut sanctionné pour avoir fait grève le 1er mai 1891. À la suite de la grève de mars 1892, il fut frappé à nouveau, en juin, sous prétexte d’insulte grave à son porion. Il dut se rétracter par écrit et fut mis au jour pendant deux mois. Le 15 août 1892, il fit partie de la délégation de cinq mineurs qui se présenta devant le directeur pour réclamer la réintégration du Jean-Baptiste Calvignac, dirigeant du syndicat nouvellement élu maire de Carmaux, licencié pour absence injustifiée. Après l’échec de cette démarche, dans une situation extrêmement tendue, une nouvelle grève éclata le 17 août. Charles Bruneau, accompagné du député Joseph Ferroul, porta les revendications devant le préfet et le président du conseil d’administration de la mine. Tandis que la grève se poursuivit jusqu’en novembre (79 jours), une dizaine de mineurs, dont Charles Bruneau, furent emprisonnés à Albi (Tarn). Le 4 octobre alors que la mobilisation gagnait un retentissement national, notamment à travers les articles de Jean Jaurès, Charles Bruneau fut condamné à quatre mois de prison. Il était, avec Galonnier, l’un des plus durement sanctionnés. Durant le mouvement, son épouse Marie fut également au premier plan de la mobilisation des femmes de mineurs. À l’issue de la grève, le 3 novembre, Charles Bruneau et ses camarades furent graciés, mais tout comme Galonnier, il ne fut pas repris à la mine.

Charles Bruneau et Galonnier furent embauchés par la compagnie des mines d’Albi et employés à l’entrepôt de la mine à Toulouse (Haute-Garonne). En 1893, tous deux furent élus délégués à la caisse de secours des mineurs.

Le 30 juillet 1894, au moment du décès de son épouse, Charles Bruneau était mentionné comme « voyageur de commerce ». Lorsqu’il se remaria le 18 janvier 1897, avec Claudine Céline Alaux âgée de 25 ans, il déclarait la profession de représentant de commerce. Le couple eut trois enfants, nés en 1897, 1899 et 1903. En 1909, Charles Bruneau, domicilié à Toulouse, apparaissait comme terrassier.

Son frère, François Bruneau, fut également un militant actif.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article78411, notice BRUNEAU Charles , version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 27 août 2020.

SOURCES : La Dépêche. — R Trempé, Les Mineurs de Carmaux, 1848-1914, Paris, 1971. — Renseignements réunis par Pierre Bruneau.

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