Par Yves Lequin
Né à Roanne (Loire) le 28 juillet 1876 ; ouvrier teinturier ; militant socialiste de la Loire.
En 1896, Buffin devint le principal animateur des Jeunesses socialistes de Roanne qu’avait créées et que présidait Édouard Mayeux ; peu après, il entra en liaison avec des groupes analogues de la région lyonnaise et, surtout, avec Bonnard, député blanquiste de La Guillotière. En accord avec eux, Buffin entreprit une violente campagne contre la municipalité Jean Augé qui venait de voter des crédits pour le renforcement de la garnison ; le conflit prit une telle ampleur qu’en août 1897, on en vint à une scission de fait d’avec le POF roannais ; et en septembre, Buffin prit l’initiative d’un congrès régional, à Vienne (Isère), d’où sortit une Union socialiste révolutionnaire des Jeunesses dont le siège fut fixé à la Croix-Rousse, à Lyon.
Mais l’intransigeance des blanquistes, d’une part, la volonté de ne pas affaiblir le socialisme roannais, d’autre part, permirent d’arriver à un accord et, à partir de janvier 1898, Buffin et ses amis rentrèrent dans le giron guesdiste et firent campagne pour Augé aux élections législatives de mars ; ils n’entraînèrent cependant pas tout le monde dans la réconciliation, loin de là : la majorité des Jeunesses refusa de les suivre et constitua une organisation révolutionnaire indépendante qui devait solliciter une adhésion directe à la fédération socialiste autonome de la Loire. En juillet 1898, au 2e congrès régional des Jeunesses, à Roanne, Buffin se fit le porte-parole des éléments guesdistes et s’en prit vivement à Bonnard ; l’assemblée se dispersa ; cependant, en août, il suivit Édouard Mayeux au nouveau groupe d’études sociales, se sépara donc à nouveau d’Augé, reprit sa campagne contre lui et retrouva l’appui du comité central révolutionnaire de Lyon. Mais le groupe des Jeunesses se désagrégea peu après, avec le départ de Buffin pour l’armée, et ne reprit une certaine activité qu’à son retour, en septembre 1899 ; il comptait alors une cinquantaine de membres et envisageait de se fédérer avec les groupes stéphanois.
Par Yves Lequin
SOURCES : Arch. Nat. F7/12 499. — Arch. Dép. Loire, 10 M 113. et 10 M 119.