CADENAT Henri, Léon

Par Justinien Raymond

Né à Marseille (Bouches-du-Rhône), le 6 avril 1858 ; ajusteur, mécanicien ; militant socialiste, il évolua vers des positions modérées.

Henri était le fils de Félix Cadenat, marchand tailleur, et de Joséphine Reynaud, sans profession. En 1893, il demeurait à Marseille, 94, rue Belle-de-Mai. Il appartint à la première cohorte des militants socialistes marseillais. En 1885, il avait été membre du Comité des travailleurs socialistes avec Antide Boyer, Jean Lombard et Eugène Fournière notamment. Cette même année, il obtint 541 voix sur la liste socialiste des candidats aux élections législatives avec Jules Guesde, Jean Lombard, Bernard Cadenat entre autres. En 1887, il adhéra à la fédération des Bouches-du-Rhône du Parti ouvrier socialiste. Il soutint en 1888 la candidature de Félix Pyat. En 1889, dans le 3e canton de Marseille, H. Cadenat se présenta au conseil général contre le radical Chanot et le général Boulanger. Arrivé en troisième position, il se retira en faveur de Chanot qui était membre de la ligue antiboulangiste. Les guesdistes blâmèrent cette attitude. Cette même année, H. Cadenat soutint la candidature de Protot dans la 2e circonscription législative des Bouches-du-Rhône, celle de la Belle-de-Mai.
Dans cette circonscription, il se présenta lui-même en 1893 contre le député sortant Bouge, élu comme radical en 1889 et évoluant vers la droite. Bernard Cadenat était aussi sur les rangs ainsi qu’un autre socialiste, Chalvet, et Nègre, radical-socialiste. H. Cadenat se posait en socialiste français par opposition à B. Cadenat socialiste internationaliste : les deux hommes s’opposèrent en de nombreuses réunions contradictoires et la lutte, comme en 1889, fut très passionnée. Au 1er tour de scrutin, sur 18 190 inscrits et 9 357 votants, H. Cadenat recueillit 834 voix (4,5 % des inscrits), B. Cadenat, 2 418 (13,3 %), Chalvet, 964 (5,3 %), Nègre, 356 (2 %). Bouge enleva 4 293 suffrages (23,6 %). H. Cadenat, Chalvet et Nègre s’étant retirés, Bernard Cadenat, avec 5 064 voix, s’inclina de justesse devant Bouge (5 411 suffrages).
Le rôle d’Henri Cadenat s’amenuisa et son attitude lors des élections législatives de 1902 atteste qu’il avait évolué vers le radicalisme. L’organe hebdomadaire socialiste, Le Cri de Marseille (15 mars 1902), écrit qu’il ne persécute plus Bernard Cadenat, mais Flaissières, et qu’il fait partie de l’Union libérale, ligue réactionnaire. Selon Le Petit Marseillais (9 et 24 avril 1902), il était président d’un comité électoral qui, contre Flaissières, dans la 5e circonscription, soutenait la candidature de l’avocat Albert Aicard, doyen de la faculté libre de droit, radical-socialiste. En septembre, il assista comme délégué au Ve congrès national des syndicats et groupes corporatifs ouvriers de France tenu à Marseille. Il y représentait le syndicat des carrossiers et, avec Letirant Léon, celui des ajusteurs-mécaniciens de la ville.
Le nom de Henri Cadenat disparaît ensuite des annales de la vie politique ou syndicale marseillaise.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article78494, notice CADENAT Henri, Léon par Justinien Raymond, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 30 mars 2010.

Par Justinien Raymond

SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône M 2 III 49. — État civil, Registre des naissances de la ville de Marseille. — Journaux cités dans la biographie.

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