Par Paul Delanoue
Né le 13 novembre 1892 à Tours (Indre-et-Loire), mort en déportation le 24 mai 1945 au camp de Schwerin-Lankow ; cheminot ajusteur mécanicien ; militant communiste ; résistant.
Marcel Quinton était le fils d’un monteur au chemin de fer d’Orléans et d’une compositrice. Ajusteur mécanicien, cheminot au PO, il était en 1922 secrétaire de la section communiste de Joué-lès-Tours et faisait partie de la commission exécutive de la Fédération du Parti communiste d’Indre-et-Loire. Il fut candidat aux élections législatives de 1924 sur la liste du BOP (7 898 voix sur 99 304 inscrits) et aux élections cantonales de 1925 dans le canton de Tours-nord. En juin 1925, il fut arrêté pour son action contre la guerre du Maroc.
Ses activités militantes lui valurent d’être renvoyé du PO, des maisons Dubois, Lebrun et Laffon, de l’usine des boîtes à fromage de Tours, d’être boycotté par la compagnie Rimailho et par tout le patronat du département. Il devint alors cantonnier à Saint-Pierre-des-Corps mais eut des démêlés avec le maire communiste, Robess-Pierre Hénault, car il refusait de travailler plus de 8 heures par jour. Il fut donc à nouveau licencié puis réintégré après intervention de la direction du Parti communiste.
Marcel Quinton fut exclu du PC en avril 1934 en même temps qu’Henri Gohard*. L’un et l’autre s’étaient rendus coupables « d’usurpation de fonctions ». Quinton avait revêtu un uniforme de gendarme tandis que Gohard s’était présenté comme « procureur de la République » pour obtenir les aveux d’une propriétaire de la ville de Monnaie qui aurait versé des « pots de vin » à Arnault, adjoint au maire de Tours et militant socialiste. Il collabora ensuite au Réveil, journal socialiste.
Pendant l’Occupation, Marcel Quinton rejoignit la Résistance et participa à la constitution des premiers groupes armés et à l’organisation de sabotage. Entré dans les FTPF, il fut arrêté dans le dépôt de Limoges à la suite d’un sabotage ferroviaire, interné au camp de Compiègne du 5 mars 1943 au 20 mai 1944, puis déporté à Hambourg, Neuengamme.
Il s’était marié le 23 août 1917 à Tours avec Yvonne Bergeot.
Par Paul Delanoue
SOURCES : Le Réveil d’Indre-et-Loire, 1922. — L’Avant-garde, 1922-1928. — Le Réveil, 1933. — Rens. du Secrétariat d’État chargé des anciens combattants et victimes de guerre.— Etat civil.