CAPJUZAN Bernard, François

Né en 1855 à Pau (Basses-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques), mort le 5 novembre 1912 à Paris ; ouvrier cordonnier ; secrétaire de la fédération nationale de la Cordonnerie en 1890 ; élu, l’année suivante, membre de la commission exécutive de la Bourse du Travail de Paris.

Capjuzan travailla à Issoudun (Indre), puis à Paris, à partir de 1880 vraisemblablement. En 1894, il habitait dans le XXe arr., 38, rue des Maronites.
En 1890, Capjuzan remplaça son ami, le militant cordonnier blanquiste Bernard Besset comme secrétaire de la chambre syndicale ouvrière de la Cordonnerie de France fondée en 1887 par des cordonniers « indépendants » en rébellion contre les réformistes de la vieille fédération de la cordonnerie d’inspiration possibiliste. Cette nouvelle chambre syndicale adhéra à la fédération des syndicats guesdiste et participa activement en 1889 au congrès international ouvrier socialiste tenu à la salle Pétrelle à Paris. Capjuzan appartint, à cette époque, à la commission exécutive du conseil parisien de la fédération des syndicats ainsi qu’à la commission exécutive de la Bourse du Travail.
Capjuzan était alors partisan de la grève générale, mais il estimait préférable, dans l’immédiat, de ne pas populariser le mot d’ordre et d’attendre qu’un accord se soit réalisé entre les syndicats sur cette question. En juillet 1893 se tint à Paris un congrès national corporatif, congrès mixte au cours duquel fut élu un premier comité de la grève générale. Capjuzan en fit partie et devint aussi le gérant de l’organe de ce comité La Grève générale, poste qu’il conserva jusqu’en décembre 1895. Il fut alors remplacé par H. Girard.
En septembre 1894, il représenta le secrétariat national du Travail au VIe congrès national des chambres syndicales, groupes corporatifs, fédérations de métiers, unions et Bourses du Travail tenu à Nantes qui vit la défaite des guesdistes hostiles à la grève générale. Il fit partie du comité d’organisation de la grève générale de onze membres élu à l’issue du congrès — Voir Girard. Capjuzan assistera encore aux IXe congrès, Toulouse, septembre 1897 ; Xe congrès, Rennes, septembre 1898 ; XIe congrès, Paris, septembre 1900.
À Toulouse, il déclara : « Je combats les grèves partielles d’une façon formelle » (compte rendu p. 113). En 1900, au congrès de Paris, il s’affirma à nouveau pour la grève générale et déclara : « Le tempérament français n’admet pas qu’on compte sur la force numérique »... « comptez exclusivement sur l’entraînement du prolétariat » (compte rendu pp. 113-114).
En septembre 1897, à Toulouse, Capjuzan avait également assisté au VIe congrès de la Fédération nationale des Bourses du Travail.
Membre du Comité révolutionnaire central, organisation blanquiste, Capjuzan fut son délégué au secrétariat national du Travail en 1894. Il milita dans le XIe arr. et fut délégué aux congrès des salles Japy (1899) et Wagram (1900). Il fut également délégué en 1901 au congrès socialiste de Lyon. Aux élections législatives de 1902, dans la 2e circonscription du XIe arr., il obtint 723 voix alors que le radical Lockroy en obtenait 9 055 et Wilm, candidat du PSF, 2 812.
Mais l’action syndicale demeurait première pour Capjuzan qui assista à tous les congrès de la fédération nationale des Cuirs et Peaux où il représentait la chambre syndicale de la Cordonnerie parisienne : Paris, 1900 et 1903 ; Chaumont, 1905 ; Limoges, 1907 ; Fougères, 1909. En 1905, il était devenu gérant de L’Ouvrier des Cuirs et Peaux, organe de la fédération. L’année suivante, il fut remplacé à ce poste par Dret.
Capjuzan se fit également propagandiste par la chanson. En 1895, l’imprimerie Allemane publia La Grève générale. Chœur des exploités, tirée à 2 000 exemplaires. Citons encore : Le 18 mars, Les Prolétaires, Dans le faubourg, Mon rêve... (cf. Arch. PPo.).
Atteint d’un cancer à l’estomac, Capjuzan mourut à l’hôpital Lariboisière et fut enterré au cimetière de Pantin.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article78582, notice CAPJUZAN Bernard, François, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 2 décembre 2022.

SOURCES : Arch. PPo., dossier personnel, Ba/991. — Comptes rendus des congrès. — Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes III, op. cit., p. 144.

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