Né le 28 janvier 1883 à Lens-sur-Deudre (Belgique) ; se suicida par le poison le 28 février 1912 ; tourneur sur métaux, puis forain ; anarchiste illégaliste (Voir Bonnot).
La famille de Carouy, d’abord dans l’aisance, se trouva soudain ruinée. Lorsque sa mère mourut, il n’avait que trois ans et son enfance fut misérable. Victor Serge qui l’avait connu en Belgique vers 1907-1908 écrit dans ses Mémoires d’un Révolutionnaire 1901-1941, Paris, 1951, pp. 22-23 : « J’avais rencontré Édouard, un tourneur en métaux, trapu, bâti en hercule forain, à la face épaisse, fortement musclée, éclairée par de petits yeux timides et rusés. Il sortait des usines de Liège ; il lisait Haeckel, Les Enigmes de l’Univers, il disait de lui-même : « J’étais parti pour faire une belle brute ! Quelle veine j’ai eue de comprendre ! »
Il vint en France, fréquenta de jeunes illégalistes — Callemin, Garnier, Valet, Soudy entre autres —, connut Bonnot et devint à ses côtés un illégaliste. Dénoncé par un anarchiste individualiste, il fut arrêté, à Lozère (Seine-et-Oise), le 2 avril 1912. À l’époque des drames, Victor Méric en traça ce portrait : « ... Aspect plutôt vulgaire. Tête carrée, cheveux plantés dru, moustache épaisse, des yeux fureteurs, quelque peu sournois, avec ça les bras courts, de même que les jambes, et des mains larges, énormes. Peu d’instruction. Intelligence plutôt au-dessous de la moyenne » (V. Méric, Les Bandits tragiques).
Traduit devant la cour d’assises de la Seine le 3 février 1913, il se suicida le jour même du verdict, le 28 février à neuf heures du matin, en absorbant du poison.
SOURCES : Arch. PPo. B a/1 643. — Gazette des Tribunaux, 3-4-28 février 1913. — Jean Maitron, Histoire du mouvement anarchiste en France, op. cit. — Acte d’accusation (assises de la Seine) : Carouy est dit né le 29 juin 1883.