CARRÉ Firmin

De Firmin Carré, Gustave Hervé put écrire qu’il était « un saint socialiste incontesté » (Travailleur socialiste de l’Yonne, 18 février 1905). Fervent libre penseur, habitant la petite commune de Béru en Tonnerrois, « la plus républicaine de France » (tous les mariages et enterrements s’y déroulaient civilement au début du siècle et on comprend la stupeur de ses habitants quand en janvier 1902 le gouvernement Waldeck-Rousseau y nomma un curé !), adhérent du P.O.SR comme Élie Thumereau, il suivit ce dernier jusqu’à sa mort.
En 1901, le groupe de Béru se séparait de la fédération des travailleurs socialistes de l’Yonne pour adhérer au Parti socialiste de France, et Carré devenait secrétaire de rédaction d’un nouveau journal à la vie difficile, Le Paysan. Il poursuivait cependant tranquillement son implantation électorale locale : élu conseiller municipal de Béru en 1897, réélu en 1900 et en 1904, il en devenait maire le 15 mai 1904. Lorsque l’unité socialiste se fit dans l’Yonne au congrès d’Auxerre, le 18 juin 1905, il entra au comité fédéral pour y représenter la circonscription de Tonnerre. Pour des raisons d’ordre familial, il démissionna de ses fonctions de maire, quitta son foyer et revint habiter son village natal.
Garde champêtre, toujours militant et pourchassé par le préfet, il finira par être révoqué à la fin de décembre 1911.