CARTAILLIER Louis

Ouvrier gantier à Chaumont (Haute-Marne), fondateur de la Bourse du Travail de Chaumont.

Cartaillier fut le fondateur de la Bourse du Travail de Chaumont. À la suite de diverses difficultés survenues entre les ouvriers de la fabrique Tréfousse et les gérants qui mirent en lumière le manque d’entente de la classe ouvrière, Cartaillier, d’accord avec deux syndicalistes de la ganterie Tréfousse, Humblot et Arnoult, demanda une entrevue à Ernest Roche, député de Paris, le 22 novembre 1892. Sans doute sur les conseils de ce dernier, Cartaillier convoqua en assemblée générale les bureaux des cinq syndicats existant à Chaumont : ouvriers mégissiers palissonneurs, ouvriers mégissiers dits de « rivière ». ouvriers gantiers, ouvriers en gant et en peaux, ouvriers et employés des chemins de fer. La création d’une fédération des chambres syndicales de la Haute-Marne y fut aussitôt décidée.
Cette fédération, future Bourse du Travail, devait grouper sous une direction unique, le conseil fédéral composé de trois membres par chambre syndicale adhérente, tous les ouvriers afin de coordonner leurs efforts dans la lutte pour l’amélioration de leur vie. Ce comité fédératif devait avoir, en quelque sorte, la direction du mouvement socialiste dans la Haute-Marne.
Cartaillier fut aussitôt désigné comme secrétaire général de la fédération qui commença à fonctionner le 1er janvier 1893 dans un café de la rue de la Gare. Très actif, il proposa que chaque ouvrier verse pour la propagande socialiste 0 f 25 par mois, le produit de ce versement devant servir surtout à couvrir les frais de voyage de deux ouvriers délégués qui iraient faire des conférences dans les centres populaires de la Haute-Marne. Cartaillier fut l’un de ces conférenciers les plus ardents et les plus écoutés.
Il réussit notamment à former une chambre syndicale d’ouvriers métallurgistes à Rimaucourt, en septembre 1893, et à jeter des jalons pour d’autres groupements à Doulaincourt, puis à Brousseval. Mais l’influence plus puissante du maître de forges Ulmo neutralisa les efforts de Cartaillier, et le mouvement syndicaliste dans le monde métallurgiste haut-marnais fut momentanément enrayé.
Cartaillier fut destitué de ses fonctions de secrétaire général en mars 1894, en raison, dit-on, de fautes graves de gestion.
Assistaient Cartaillier à la Bourse du Travail en 1893 : Garnier Aug., Leblond L., Mangin, Pourret L.
Furent successivement secrétaires de la Bourse de Chaumont (état actuel de nos recherches) : Cartaillier L. (1893-1894), Bach (1894), Rémy Ch. (1895), Nicolas H. (1896), Arnoult E. (1905), Seigle L. (1907), Arnoult E. (1911), Motton L. (1911).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article78650, notice CARTAILLIER Louis , version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 21 mai 2021.

SOURCES : Arch. Nat. F7/13 567 et F7/13 607. — Arch. Dép. Haute-Marne, 70 M 15, 230 M 6 et 11.

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