CAUVIN D’ARSAC Auguste dit D’Arsac

Par Jean-Michel Cosson, Jean-Louis Prud’homme

Né à Contes-Selos (Comté de Nice, Savoie, actuelles Alpes-Maritimes) le 4 mars 1856, mort à Paris le 28 mai 1937 ; journaliste, rédacteur en chef du quotidien Le Soir ; fouriériste.

Photo parue dans L’éclaireur du 31 mai 1937.

Né à Contes-Sclos (Comté de Nice, Savoie, actuelles Alpes-Maritimes) avec les prénoms de Gio Balta Augusto (acte de baptême n° 3).
Fils d’un paysan, il ne put terminer ses études primaires et descendit à Nice pour trouver un emploi. Il devint commis dans une boutique de nouveautés où il vendait du calicot.
Autodidacte, le 5 décembre 1880 il fonda un journal, Le Fantasio. Le Phare du Littoral (quotidien niçois) annonce sa naissance comme suit : « un nouveau journal satirique dans lequel la prose alternera avec les vers. Le Fantasio, qui sera hebdomadaire se pique, nous dit-on, d’indépendance, et sa satire s’exercera envers et contre tous. » Alors que Cauvin menace de distribuer, aux personnalités présentes lors des funérailles de Gambetta à Nice, son journal avec des révélations sur les scandales de la ville, il fut racheté par le député maire de Nice, Alfred Borriglione, en janvier 1883. Le 13 mai 1883, avec son frère cadet Flaminius, photographe, il fonde un journal satirique, Le Diable à quatre, dans lequel il entendait dénoncer les malversations niçoises. Le 11 janvier 1884, il fut condamné par la cour d’Assises des Alpes-Maritimes à 6 mois de prison et 1000 francs d’amende pour diffamation envers le tribunal de commerce. Réfugié à San Remo, il y rencontra Antoinette Durand (la future citoyenne Sorgue) qu’il épousa le 16 février 1885 à Nice (acte n° 73). Le 1er août 1885 il fonda le Réveil de Nice. Le 16 janvier 1886, il fut condamné par le tribunal correctionnel de Nice à cinq ans de prison pour chantage à l’encontre du consul d’Autriche – Hongrie à Nice, Melchior Gurowski, comte de Wczèle et 3000 francs d’amende par défaut. Avant le jugement, il avait quitté la France avec son épouse et l’anarchiste belge Jules Moineau pour le Brésil où il tenta de fonder une communauté de type fouriériste mais dut rentrer en France au bout de quelques mois. En pleine crise boulangiste il fit reparaître Le Diable à quatre. Repéré par la police, sous le coup de son ancienne condamnation, il quitta la France pour Bruxelles. Après un premier article retentissant, s’étalant à la une du n° 388 du Soir du 8 décembre 1888 sous le titre « Le coup d’état du général Boulanger », Emile Rossel, propriétaire du journal, l’engagea comme rédacteur. Très vite, il devint le rédacteur en chef inamovible du quotidien durant un demi-siècle. Il signait ses articles sous les pseudonymes D’Arsac ou Piccolo. Il tire le surnom D’Arsac du domaine où résidaient les parents d’Henriette à Sainte-Radegonde dans l’Aveyron. Il était l’ami de Maurice Maeterlinck, du sculpteur Victor Rousseau et d’Eugène Baie. En 1899, il réclama dans son journal, le droit de vote des femmes. Lors de la Première guerre mondiale, il dut quitter la Belgique parce qu’il figurait sur la liste noire des Allemands. Réfugié en Italie, il collabora au Popolo d’Italia de Mussolini puis combat celui-ci quand il abandonna le socialisme pour le fascisme. De 1917 à 1918, il collabora à La Victoire, de Gustave Hervé. Revenu à Bruxelles après guerre, il reprit la rédaction du Soir, dans lequel il dénonça le fascisme d’Hitler et le rexisme de Degrelle. Il mourut de pneumonie le 28 mai 1937, au 12 rue Boileau, Paris 16ème, où il a été transporté après une syncope foudroyante dans le train qui le ramenait de Nice à Bruxelles.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article78721, notice CAUVIN D'ARSAC Auguste dit D'Arsac par Jean-Michel Cosson, Jean-Louis Prud’homme, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 23 septembre 2020.

Par Jean-Michel Cosson, Jean-Louis Prud’homme

Photo parue dans L’éclaireur du 31 mai 1937.

SOURCES : « Auguste Cauvin, Un siècle d’histoire », Le Soir, 17 décembre 1987. — D’Arsac, biographie nationale, Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts, 1967, T. 34, p. 26.
Le Journal des débats, Le cri, La Liberté, Le XIXème siècle, Le Figaro, Le Gaulois, Le phare du littoral, L’éclaireur. Biographie Nationale publiée par l’Académie Royale ses Sciences, ses Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, tome trente-quatre Supplément Tome VI (Fascicule 1) Adriaensen — Gubbels

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