CAZES Léon

Léon Cazes, ouvrier coiffeur, un métier dont le syndicat était bien organisé et de tendance assez révolutionnaire, anima entre 1906 et 1908 la Jeunesse socialiste révolutionnaire toulousaine et participa en 1907 à l’organisation de la fédération du Midi de la JSR. Ses positions étaient largement hervéistes et il collabora d’ailleurs incidemment à la Guerre sociale au début de 1907. Délégué au congrès de la fédération SFIO de la Haute-Garonne le 30 septembre 1906, il y prit vivement à partie les thèses guesdistes à la veille du congrès national de Limoges et s’affirma antimilitariste, antipatriote, antidémocrate, hostile à l’« action politique », partisan de la seule « lutte syndicaliste et révolutionnaire ». Il développa les mêmes points de vue dans l’hebdomadaire socialiste toulousain, La Cité, où avait d’ailleurs paru le compte rendu du congrès.
Arrêté dans l’affaire du 4 août 1907 (une manifestation socialiste pendant laquelle fut blessé le capitaine de gendarmerie Vallin), il fut accusé d’outrages à agents, relaxé dix jours plus tard, mais, sur appel à minima du procureur de la République, condamné en novembre à six jours de prison avec sursis.
Il semble avoir perdu un peu de sa bouillante vitalité à la fin de 1908 ; on le retrouve alors collaborant au tout jeune Midi socialiste et appelant à en finir avec les luttes intestines. C’était après le congrès de Toulouse où Jaurès avait évité l’éclatement du parti, mais quatre ans avant que G. Hervé prêche le « désarmement des haines ».
On perd ensuite Léon Cazes de vue.