CHALOPIN André, Léon

Par Jean Maitron

Né le 23 août 1885 à Chessy-les-Prés (Aube), tué au front le 30 octobre 1914 à Mouchy (Pas-de-Calais) ; secrétaire du syndicat des instituteurs de la Seine (1912-1914).

André Chalopin, au centre
André Chalopin, au centre
1912 : cinq membres du bureau de la FNSI sur douze.
Le Temps de l’école, de la maternelle au lycée, Jean-Noël Luc et Gilbert Nicolas, Éd. du Chêne, 2006.

Fils de meuniers, André Chalopin suivit les cours de l’École primaire supérieure de Bar-sur-Seine, puis fut reçu à l’École normale d’Auteuil en 1902 ; il en sortit en 1905. Après son service militaire, il fut nommé à Colombes (Seine) en 1906, puis, en 1909, dans le XIIe arr. de Paris. Il adhéra au syndicat des instituteurs de la Seine constitué en 1906. En 1908, il remplaça Désirat au Comité central de défense du droit syndical et représenta l’Aube au congrès fédéral. En 1912, il fut nommé secrétaire du syndicat de la Seine qu’il anima jusqu’en 1914.
Après le congrès de Chambéry en août 1912, la répression s’abattit sur la fédération, et le syndicat du Morbihan, qui avait été appelé à succéder à celui du Rhône à la tête de la fédération, annonça sa dissolution, conseillant aux autres de l’imiter. Chalopin prit alors la tête de la résistance. Avec le soutien des Bouches-du-Rhône, de la Charente et du Maine-et-Loire, le syndicat de la Seine refusa d’obtempérer au décret de dissolution. Chalopin présida la première séance du congrès confédéral du Havre le 16 septembre 1912 et lança un manifeste signé par les principaux militants de la fédération, y compris les dirigeants de celle des Amicales, en dépit de leur rivalité avec les syndicalistes. La résistance de Chalopin et de ses amis troubla suffisamment le gouvernement pour qu’il renonçât en fait à poursuivre son action répressive.

Chalopin parvint à reconstituer dans la Seine un bureau fédéral sous la direction de Charles Joly, secrétaire, et de Fernand Loriot, trésorier. Il participa au congrès fédéral de Bourges (1913) interdit par le gouvernement, puis il réorganisa le conseil fédéral à Paris malgré la défection de Charles Joly, et, avec M. Dubois, H. Brion, Loriot, Foulon, assista Marcel Cottet à sa direction. En toutes circonstances, il avait imposé l’existence de fait du syndicat à la volonté de suppression légale de l’État.

Mobilisé au 160e régiment d’infanterie, caporal cité à l’ordre du jour de l’armée, il fut une des premières victimes de la guerre. Sa mort fut utilisée par la presse nationaliste comme une sorte de désaveu de son action syndicaliste et de sa pensée.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article78805, notice CHALOPIN André, Léon par Jean Maitron, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 3 octobre 2022.

Par Jean Maitron

André Chalopin, au centre
André Chalopin, au centre
1912 : cinq membres du bureau de la FNSI sur douze.
Le Temps de l’école, de la maternelle au lycée, Jean-Noël Luc et Gilbert Nicolas, Éd. du Chêne, 2006.
André Chalopin
André Chalopin
Les Hommes du Jour

SOURCES : État-civil de Chessy-les-Prés. — Bernard, Bouët, Dommanget, Serret, Le Syndicalisme dans l’enseignement, op. cit. — Louis Bouët, Les Pionniers du syndicalisme universitaire, s. d. — L’École, 19 décembre 1914.

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