Né à Lyon le 8 mars 1849 ; mort à Paris le 11 avril 1914 ; Ouvrier typographe ; Mutualiste.
Fils de Jérôme Chatelus, agent d’affaires, né en 1813 et de Françoise Cavet, sans profession, Frédéric Chatelus entra, en 1861 comme apprenti au journal Le Havre. Le 4 septembre 1870 il s’engagea dans les Mobiles de Seine-Inférieure, commandés par Faidherbe et fut nommé sous-lieutenant d’artillerie. De retour au Havre en mars 1871, il reprit son emploi de typographe qu’il dû quitter pour avoir soutenu les revendications de ses collègues grévistes. Après un court séjour à Londres, il travailla à Paris au Figaro, à L’Événement, et au Rappel. Puis, il tenta avec ses collègues du journal Le Havre, de fonder une société de capitalisation ouvrière, mais sans succès. En 1877, à la suite d’une grève, revenu à Paris, il fut employé successivement au Figaro, au Rappel et, en 1880 à L’Intransigeant.
Le 12 décembre 1880, Frédéric Chatelus et quelques amis mutualistes créèrent une société civile de retraites : « Les Prévoyants de l’avenir », afin d’inciter les ouvriers à épargner pour les aider à se constituer volontairement une rente. Il s’inspira des idées du baron Taylor qui avait institué un nouveau type de société de retraites basé sur l’inaliénabilité du capital. Les revenus, seuls, devaient être distribués à parts égales en pensions pouvant s’élever à 360 F au moins et en secours à ceux qui avait cotisé pendant vingt ans. Les débuts de la société furent difficiles. Mais de 1881 à 1900, la société passa de 757 à 262 000 membres. Les réserves, qui étaient de 6 000 F., atteignirent les 32 millions à la même date. En tête des statuts rédigés par Frédéric Chatelus figurait son programme : « Depuis longtemps déjà, on étudie les moyens pratiques de remédier à la mauvaise part qui fut faite dans la société actuelle aux travailleurs qui, arrivés à un âge où les forces leur font généralement défaut, ne peuvent plus subvenir à leurs besoins. »
SOURCE : Jean Bennet, Biographies de personnalités mutualistes XIXe-XXe, Paris : Mutualité française, 1987, 463 p.