CHAUVISÉ Jules, Émile, dit Bussy Georges

Par Madeleine Rebérioux

Né le 13 février 1871 à Paris (VIIIe arr.) ; mort le 22 septembre 1953 ; ingénieur, puis officier ; militant socialiste.

Jules Chauvisé fit ses études à Paris et entra à l’École polytechnique en 1892. D’abord ingénieur, il fit une carrière militaire, devint lieutenant-colonel du Génie, prit alors sa retraite et finit sa vie professionnelle comme sous-directeur de la Manufacture de Sèvres.
Il avait, comme beaucoup, dû au Parti Ouvrier Français une certaine formation doctrinale et la conscience de la nécessité d’une discipline de parti. En avril 1899, il fut élu secrétaire du groupe collectiviste du IVe arrondissement de Paris. En août 1899, il avait été délégué au congrès du POF à Epernay et, en décembre de la même année, il avait représenté la Jeunesse socialiste d’Alès (Gard) adhérente du POF et le groupe guesdiste du IVe arr. de Paris au 1er congrès général des organisations socialistes françaises tenu à Paris, salle Japy. En juin 1899, il avait participé au congrès des Jeunes Gardes à Charleroi. En octobre 1899, Georges Bussy était le secrétaire des groupes de jeunesses socialistes du POF. C’est à ce titre qu’il prit part ensuite à la rédaction du premier numéro du Conscrit, le journal d’Albert Tanger qu’il avait bien connu et avec qui il avait déjà milité à Paris. La commission qui éditait Le Conscrit avait en janvier 1900 pour secrétaire Tanger et pour trésorier « Georges Bussy, 10 rue Leregrattier » (en fait Le Regrattier, IVe arr.).
Mais il s’était finalement, en 1900, détourné du POF auquel il reprochait de vouloir « donner des ordres à la classe ouvrière au lieu d’en recevoir » (Travailleur socialiste de l’Yonne, 6 octobre 1900).
Élu le 13 mai 1900 au conseil municipal de Brienon-sur-Armançon (Yonne), il devint, le 20, adjoint au maire et fut délégué en septembre au deuxième congrès général des organisations socialistes à Paris. Élu le 13 mai 1900 à Paris. Il fut candidat du POF à Notre-Dame (Paris, IVe arr.) en 1900 où il obtint 7,24 % des voix.
En juillet 1901, candidat au conseil général contre Loup, il fut battu, mais il avait obtenu dans le canton de Brienon 530 voix. On le rencontre encore au troisième congrès général des organisations socialistes à Lyon en 1901, porteur des mandats de six groupes de l’Yonne, dont ceux de Brienon et de Mélisey où vivait le secrétaire fédéral Fergan. Il resta adjoint au maire de Brienon jusqu’aux élections de mai 1908.
Il semble ensuite avoir renoncé à toute activité socialiste. Après la Première Guerre mondiale, il aurait évolué dans le même sens que Gustave Hervé.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article79001, notice CHAUVISÉ Jules, Émile, dit Bussy Georges par Madeleine Rebérioux, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 17 septembre 2022.

Par Madeleine Rebérioux

SOURCES : Arch. Mun. de Brienon. — Travailleur socialiste de l’Yonne. — Lettre de Lucien Leclerc*. — Lettre du maire de Brienon, 3 novembre 1967. — Michel Offerlé, Les socialistes et Paris, 1881-1900. Des communards aux conseillers municipaux, thèse de doctorat d’État en science politique, Paris 1, 1979. — L’Aurore, 14 avril 1899. — La Petite République, 31 octobre 1899 et 3 janvier 1900. — Notes de Julien Chuzeville.

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