CHEVALIER Jules, Constant

Par Didier Bigorgne

Né le 30 août 1864 à Mézières (Ardennes), mort le 8 janvier 1904 à Châlons-sur-Marne (Marne) ; ouvrier typographe, puis épicier ; militant du POSR ; conseiller municipal de Mézières (1900-1904) ; conseiller général des Ardennes (1898-1904).

Jules Chevalier était le fils de Claude, Marie Chevalier, ouvrier couvreur, et de Marie, Catherine Hanot, sans profession. Il fut légitimé par le mariage de ses parents célébré le 17 avril 1965 à Mézières. Il exerçait le métier de typographe quand il épousa Léonie Octavie Jacta, sans profession, dans sa ville natale.

Après avoir accompli le service militaire, Jules Chevalier travailla à l’imprimerie Devin à Charleville, puis chez Jean Allemane rue Saint-Sauveur à Paris. Ce fut la rencontre avec les idées socialistes. Dans la capitale, il devint membre de la chambre syndicale de la typographie parisienne, il adhéra au Cercle typographique affilié à la Fédération des Travailleurs socialistes de France. Avec la scission de la FTSF au congrès de Châtellerault (9-15 octobre 1890), il suivit son groupe au POSR.

De retour dans les Ardennes, Jules Chevalier ouvrit une épicerie à Mézières. En 1896, il fut à l’origine de la création du cercle d’études sociales Le Progrès de Mézières qui s’affilia à la Fédération des Travailleurs socialistes des Ardennes. Elu secrétaire en 1897, il mena une activité politique importante.

Jules Chevalier devint vite un élu, à l’échelon local et départemental. Tout d’abord, il fut élu conseiller général le 28 juillet 1898, pour le canton de Mézières, en obtenant 1938 voix sur 5530 inscrits et 3184 votants. Au Conseil général des Ardennes, il siégea dans la troisième commission dite des Chemins de fer. Il fut alors désigné, par la Fédération des Travailleurs socialistes des Ardennes, membre de la commission exécutive chargée d’organiser le 6ème congrès national des conseillers municipaux socialistes de France et des colonies qui se tint, du 30 octobre au 1er novembre 1898, à Fumay (Ardennes). Enfin, il fut élu conseiller municipal de Mézières au premier tour des élections municipales de mai 1900.

Pendant toutes ces années, Jules Chevalier s’engagea dans le combat dreyfusard. Dans un département chauffé à blanc par les nationalistes qui menaient une propagande active dans les centres ouvriers de la vallée de la Meuse, il présida le 6 août 1899, salle du Gymnase à Mézières, un meeting dans lequel Jean Jaurès conspua les criminels de l’Etat-major et dénonça les complots césariens contre la République. Du 3 au 8 décembre 1899, Chevalier fut délégué au congrès des organisations socialistes qui se déroula à la salle Wagram, à Paris : il représenta quatre groupes ardennais : Le Progrès de Mézières, Le Réveil social de Château-Regnault-Bogny, L’Aurore de Renwez et le cercle d’études sociales de Deville.

A sa mort, Jules Chevalier exerçait la profession de négociant. Il militait toujours au cercle Le Progrès de Mézières, affilié au Parti socialiste français. Il fut inhumé le 11 janvier 1904 au cimetière de Mézières, en présence du préfet des Ardennes et de nombreux militants socialistes

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article79044, notice CHEVALIER Jules, Constant par Didier Bigorgne, version mise en ligne le 18 janvier 2015, dernière modification le 19 janvier 2016.

Par Didier Bigorgne

Sources : Arch. de la Fédération des Travailleurs socialistes des Ardennes (médiathèque de Charleville Mézières).— Le Socialiste Ardennais, 1898 à 1904.— Congrès général des organisations socialistes françaises tenu à Paris du 3 au 8 décembre 1899, Paris, 1900.— Presse locale.— Notes de Claude Pennetier.— Etat civil de Charleville-Mézières (commune de Mézières).

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