CLAUSE Louis, Philippe, dit CLAUSSE Philippe [Parfois CLAUZE, ou CLAUSSÉ]

Par Maurice Moissonnier

Né à Hennezel (Vosges) le 17 juillet 1859 ; ouvrier verrier à Lyon ; militant syndicaliste, secrétaire de la fédération des verriers de 1888 à au moins 1895.

Après 1885, en raison de son action militante il ne trouva plus d’emploi et se consacra exclusivement au syndicat des ouvriers verriers. Fin 1888, en dépit d’une accusation malveillante de détournement, il resta au comité fédéral de la fédération des Verriers (siège : 13, quai de Perrache, à Lyon) et en devint le secrétaire. Rédacteur en chef du Réveil des Verriers, il entra ensuite au Peuple et collabora aussi à l’Action. La police s’inquiéta alors « des opinions nettement révolutionnaires » qu’il formulait par la parole et par l’écrit. En 1890, à Lyon, se constitua la première organisation nationale des verriers avec trois secrétaires : Ph. Clausse, Alph. Bigex et Eug. Rey.
En 1891, avec Rey et Revelin, il dirigea pendant cent trois jours (du 24 février au 15 octobre) une grève générale des verriers de Lyon déclenchée à la suite du non respect par les patrons du tarif et du règlement de 1886. Cette grève — très dure — eut un retentissement national et international : des secours affluèrent de Dublin, de Milan, de Barcelone, de Londres et des USA. Le mouvement prit fin sur une solution de compromis. À l’issue du 1er congrès international des verriers tenu à Fourmies, du 14 au 18 juillet 1892, Ph. Clausse fut élu secrétaire et Bigex trésorier.
Le 25 octobre 1896, Clausse fut élu conseiller prud’homme pour la première catégorie du bâtiment, mais il était étranger à la profession et les conseils de préfecture et d’État annulèrent son élection. Membre, jusqu’en 1898, du Comité central révolutionnaire (blanquiste), il le quitta en raison de l’attitude du parti pendant l’affaire Dreyfus.
En 1899, lors des grèves du Creusot, de juin à octobre, il profita de ses fonctions de reporter au Peuple pour aider les grévistes à organiser le mouvement.
En avril-juillet 1900, il fut envoyé à Thizy où il joua encore une fois le rôle de conseiller des tisseurs en grève. Il reconstitua le syndicat et la lutte des 250 grévistes se termina par un succès partiel.
Il subit, pour délit de presse, toute une série de condamnations.
Voir Bigex Alphonse.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article79139, notice CLAUSE Louis, Philippe, dit CLAUSSE Philippe [Parfois CLAUZE, ou CLAUSSÉ] par Maurice Moissonnier, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 13 octobre 2019.

Par Maurice Moissonnier

SOURCES : Arch. Nat. F 12/4 662 et /4 668. — Arch. Dép. Rhône, 4 M 167. Notices individuelles et 10 M Grèves 1886-1900. — La CGT, op. cit., p. 457. — Le Mouvement social : bulletin trimestriel de l’Institut français d’histoire sociale, 1971-07, J. W.. Scott, "les verriers de Carmaux (1856-1895)" — Notes de Gilles Pichavant. — État civil d’Hennezel (Vosges)

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