CORNU Paul, Louis

Né le 15 août 1881 à Livry (Nièvre) ; mort le 29 décembre 1914 à Commercy (Meuse) ; bibliothécaire ; fondateur des Cahiers du Nivernais et du Centre ; militant socialiste.

Fils d’un instituteur socialiste, Paul Cornu entra à l’École des Chartes en 1901 et fréquenta l’École des Hautes Études. En 1904, il publia Histoire religieuse de la paroisse d’Alligny et, en janvier 1906, soutint une thèse sur « la Forêt nivernaise », éditée en 1981 aux Editions de la Société académique du Nivernais. Pendant deux ans, 1906-1907, il assura le secrétariat de la Revue d’Histoire moderne et contemporaine.

À Paris, il appartint au groupe socialiste des originaires de la Nièvre ; il en fut secrétaire en 1911. Il déploya peu d’action militante directe dans la Nièvre, en dehors de sa participation à des campagnes électorales : pour les élections législatives de 1910 et les élections cantonales de 1913. Le 12 octobre 1912, il fit adopter par le groupe de Paris un ordre du jour approuvant l’action de Hervé.

Esprit brillant, Paul Cornu fut surtout « un homme de plume ». Gérant, de 1908 à 1911, des Cahiers du Nivernais et du Centre, dont il était le fondateur, il y publia en 1911 une monographie sur les grèves des flotteurs sur l’Yonne aux XVIIIe et XIXe siècles. Il fit paraître de nombreux articles dans la presse socialiste locale : L’Observateur du Centre, jusqu’à la fin de 1911, puis Le Socialiste nivernais ; ces articles ont souvent un caractère historique, mais on trouve aussi des lignes plus militantes : en septembre 1902, une étude sur les conditions de l’implantation du socialisme ; une autre le mois suivant en faveur de la coopération rurale (« Révolution agrarienne ») ; en mars 1905, sur la nécessité d’une réforme de l’orthographe ; en mars 1906, une protestation contre les abus de la colonisation en Afrique noire intitulée « Prolétaires noirs ». En octobre 1908, sous le titre « Croissez et multipliez », il souleva — à la suite de Paul Robin et des néo-malthusiens — le problème démographique : « L’essentiel n’est pas de faire beaucoup d’enfants, c’est de les faire bien portants. La solution n’est pas de multiplier les nouveau-nés ; c’est d’augmenter la durée et l’utilité sociale de l’existence des individus ».

Nommé, le 1er septembre 1908, bibliothécaire adjoint au Musée des Arts décoratifs, Paul Cornu publia de nombreux travaux d’érudition ou de vulgarisation relatifs aux modes, au costume, à l’architecture cités dans l’étude de J. Bonnerot qui, pour l’essentiel, a servi de source à cette notice.

Mobilisé en 1914 comme sergent-fourrier au 85e régiment d’infanterie territoriale, il mourut de la fièvre typhoïde le 29 décembre 1914 à Commercy (Meuse).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article79345, notice CORNU Paul, Louis , version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 31 octobre 2021.

SOURCE : J. Bonnerot, « In Memoriam, Paul Cornu, 1881-1914 », Revue des Bibliothèques, n°s 4-12, avril 1915-décembre 1916 (Bibl. Nat. 8° Ln 27/65 991). — Société académique du Nivernais.

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