REDON Jean

Par Jean-Pierre Bonnet

Né en 1898, mort en juillet 1965 ; cheminot, inspecteur divisionnaire Voie et Bâtiments ; secrétaire général adjoint de la Fédération des cadres en 1938 ; président de la Fédération des cadres (1944-1955).

Jean Redon fit toute sa carrière dans le secteur technique VB où il devint inspecteur divisionnaire. Il avait auprès de ses collègues de travail la réputation d’un ingénieur de valeur dont la compétence technique s’alliait à une bonne connaissance des réalités sociales. Engagé très jeune dans le syndicalisme, il fut l’un des pionniers de la Fédération des cadres, où il prit dans les années 1930 des responsabilités à l’Union Est avant de devenir secrétaire général adjoint à l’époque du rattachement à la CGT en juin 1938.
Durant la guerre, Jean Redon conserva ses responsabilités dans le cadre du syndicalisme officiel. Suite au départ en retraite d’Albert Jacquet fin 1943, il devint président de la Fédération des cadres et membre du bureau exécutif de la Fédération légale. Auteur d’un appel « pour un syndicalisme libre, fort et constructif » publié en août 1944, il y exposait les thèses du « syndicalisme constructif » qui visait à concilier la défense des syndiqués avec une participation positive à la gestion du service public. Il siégeait à cette époque au bureau provisoire de la Fédération CGT des cheminots au titre des cadres en attente du congrès de 1945.
En juillet 1945, puis en juin 1947, Jean Redon fut confirmé dans ses fonctions de président de ce qui était devenu l’Union nationale des syndicats de cadres et à ce titre il siégeait au bureau de la Fédération CGT des cheminots. Parallèlement, il assurait la présidence de l’Union Est.
Lors des grèves de novembre-décembre 1947, Jean Redon était en voyage d’études à Moscou en compagnie de Raymond Tournemaine. Il ne put donc gérer avec son sang-froid habituel les divergences intervenues entre l’Union des cadres et la Fédération des cheminots. Interrogé sur cette période, Raymond Decoudun estimait que la présence de Redon lors des grèves auraît peut-être permis de modérer les tensions avec la Fédération, voire d’éviter la scission. Lors de la scission de la CGT, le congrès extraordinaire de janvier 1948 choisit le retour à l’autonomie. Jean Redon fut confirmé comme président de la nouvelle Fédération autonome des cadres et exerça cette fonction conjointement avec celle d’administrateur de la SNCF de novembre 1944 à octobre 1955, année de son départ à la retraite.
Jean Redon œuvra ensuite à la création d’une section fédérale des retraités dont il devint le président. C’est à ce titre qu’il revint au bureau de la Fédération en avril 1964, quinze mois avant son décès. Ses obsèques civiles se déroulèrent à Bondy (Seine-Saint-Denis) le 13 juillet 1965.
De sensibilité socialiste, Jean Redon était marié et père de famille.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article7976, notice REDON Jean par Jean-Pierre Bonnet, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 21 décembre 2011.

Par Jean-Pierre Bonnet

SOURCES : Arch. Fédération CGT des cheminots. — Comptes rendus des congrès fédéraux. — Le Rail syndicaliste, 1965. — Les cadres des chemins de fer, 15 janvier 1944 ; photo dans le numéro de septembre-octobre 1965. — Georges Ribeill, « Autour des grèves de 1947, les scissions de l’après-guerre au sein de la Fédération CGT (CAS, FO, FAC, FgMC) », Revue d’histoire des chemins de fer, n° 3, Mouvement social et syndicalisme cheminot, automne 1990, p. 95-113. — Entretien de Georges Ribeill avec Raymond Decoudun. — Notes de Pierre Vincent.

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