Syndicaliste des manufactures d’allumettes.
E. Deroy fut secrétaire, de 1893 à 1895, de la fédération des ouvriers et ouvrières des Manufactures d’Allumettes constituée en 1892 et dont le premier secrétaire, provisoire, durant deux mois, fut Ducros des Tabacs.
En mars 1893, Deroy participa à une grève des ouvrières et ouvriers des fabriques d’allumettes, qui revendiquaient la réintégration d’un syndicaliste licencié, la réduction du temps de travail, l’augmentation des salaires, ainsi que la suppression du phosphore blanc. Le journal socialiste La Petite République cita un délégué du syndicat (sans indiquer son nom) qui expliquait que « la nécrose phosphorée, que nous appelons mal chimique, fait beaucoup de ravages ». Dans Le Parti ouvrier, Jean Allemane dénonça « l’État bourgeois » qui « se refuse à supprimer le phosphore blanc – ce poison terrible ». En tant que secrétaire du syndicat, Deroy fut licencié pendant la grève ; mais sa réintégration fit alors partie des revendications, et il fut effectivement réintégré quelques jours plus tard.
Succédèrent à Deroy comme secrétaires de la fédération des allumettiers : Lejeune L. de 1895 à 1897, Borda G. de 1897 à 1899, Belhomme de 1899 à 1902, Simonin A. de 1902 à 1920.
SOURCES : La CGT, op. cit., pp. 315 et 323. — Encyclopédie du Mouvement syndicaliste, Paris, 1912 (Bibl. Nat. 8° R 26 254). — La Petite République, 22 et 30 mars 1893. — Le Parti ouvrier, 20 et 26 mars 1893. — Notes de Julien Chuzeville.