Né le 27 octobre 1867 ; mort le 27 décembre 1917 ; étudiant, calculateur prodige ; militant socialiste, fondateur de la revue marxiste l’Ère Nouvelle.
Fils d’un riche propriétaire terrien de Moldavie qui fut ministre et président du Sénat de Roumanie, George Diamandy, après avoir achevé ses études secondaires à Jassy, fit ses études supérieures à Paris où il s’engagea dans le mouvement socialiste.
Sur la rive gauche, il anima un cercle d’étudiants socialistes, présida le groupe des « Étudiants socialistes révolutionnaires internationalistes » dès sa constitution (décembre 1891), milita dans les rangs des guesdistes. Il écrivit un article à propos d’une grève en Roumanie dans l’hebdomadaire du Parti ouvrier, Le Socialiste, du 16 octobre 1892, puis fut délégué au congrès national du POF à Paris en 1893.
Diamandy fonda et dirigea l’Ère Nouvelle (1893-1894) dont il avait l’ambition de faire une revue marxiste internationale en langue française. Léo Frankel en était l’administrateur. Dans l’éditorial du premier numéro de la revue, Diamandy affirmait : « En matière de philosophie et de sociologie, nous sommes nettement matérialistes et collectivistes ».
À la disparition de la revue, il fut annoncé que G. Diamandy quittait la France pour aller militer en Roumanie. Le 11 juillet 1895, le quotidien La Petite République affirmait que « Grâce à notre ami George Diamandy », le socialisme se développait dans les Balkans (article de Louis Dubreuilh). Le 22 septembre 1895, le même journal annonçait que « le parti socialiste roumain » venait de créer un quotidien, Lumea Noua, dont la rédaction en chef avait été confiée à Diamandy. Mais il revint rapidement en France.
Diamandy participa par la suite à la revue Le Devenir social, qui parut à partir d’avril 1895.
Le 2 avril 1896, il prit la parole au nom du Syndicat des journalistes socialistes lors de l’enterrement de Léo Frankel au cimetière du Père-Lachaise.
Après s’être produit quelque temps comme calculateur prodige dans les cirques, il regagna la Roumanie en 1898 lorsque la mort de son père le laissa à la tête d’une fortune. À Bucarest, il continua à militer dans le mouvement socialiste roumain, entra de nouveau à la rédaction du journal Lumea Noua (Nouveau Monde) où il fut plus particulièrement chargé de la question du suffrage universel. L’année suivante, il fut l’un des instigateurs de la « trahison des généreux » : on désignait sous le terme de « généreux » les intellectuels à la tête du Parti ouvrier social-démocrate de Roumanie qui avaient dissous le parti en 1899 et étaient passés avec armes et bagages dans le parti national-libéral. En 1901, Diamandy fut élu député de ce parti et appartint jusqu’à sa mort au groupe national-libéral du Parlement.
Homme de lettres, écrivain, G. Diamandy devint l’un des lecteurs de la reine Carmen Sylva et fit partie de son cercle littéraire. Il fut, pendant une période, directeur du théâtre national de Bucarest et président de la société des écrivains roumains ainsi que de l’association France-Roumanie.
SOURCES : Compte rendu du congrès de Paris (1893) du POF. — Jean Maitron « Le groupe des ESRI et le syndicalisme révolutionnaire », Le Mouvement social, n° 46, janvier-mars 1964. — Cl. Willard, Les Guesdistes, op. cit., pp. 619-620. — Documentation de G. Haupt. — Notes de Julien Chuzeville.