DOIZY Henri, Louis, Aimé

Par Justinien Raymond

Né à Charleville (Ardennes), le 3 janvier 1869, mort à La Blotinière, commune de Lunay (Loir-et-Cher), le 3 août 1952 ; docteur en médecine ; militant socialiste et député des Ardennes.

À vingt-sept ans, après avoir fait ses études médicales à Paris et son service militaire, Doizy s’installa comme médecin à Flize (Ardennes), chef-lieu d’un canton longtemps considéré comme une « Vendée ardennaise ». Il apporta ses conseils et son appui à la fondation d’un syndicat, de plusieurs coopératives et créa un groupe d’études sociales. Il fut également le promoteur du groupe socialiste cantonal de Boutancourt, « L’Humanité sociale », qui le présenta aux élections pour le conseil général (juin 1898). La fédération ardennaise du PO-SR faisait en Doizy une recrue de valeur. Avec elle, il adhéra en 1902 au PSF et il lui apporta quelques succès électoraux.
En mai 1904, il fut élu conseiller municipal de Flize et, en juillet, conseiller général de ce canton qui le réélira en 1910 par 1 551 voix. Il avait triomphé du marquis de Wignacourt. Doizy appartenait alors à la SFIO et il en représenta la fédération ardennaise aux congrès nationaux de Paris (juillet 1910) et d’Amiens (1914). En 1910, dans la 1re circonscription de Mézières, mi-agricole, mi-industrielle, dans laquelle il se battit sur le plan des principes, il fut élu député par 5 542 voix sur 12 890 inscrits et réélu en 1914 par 5 743 sur 13 432. Il siégea aux commissions de l’Hygiène publique, des Assurances et de la Prévoyance sociales. Il fut élu par la Chambre des Députés au comité consultatif des assurances contre les accidents du travail.
Aux élections sénatoriales du 7 janvier 1912, Doizy prit la tête d’une liste socialiste, accompagné de Poulain et de Philippe : il ne fut pas élu, mais recueillit 155 voix, 123 et 118 allant à ses deux compagnons. Doizy se consacrait en outre aux œuvres laïques. L’Amicale des instituteurs en fit son président d’honneur. Membre depuis 1909 du comité central de la Ligue des droits de l’Homme à laquelle il avait adhéré dans le combat pour Dreyfus, il présidait sa fédération ardennaise. Pendant la guerre de 1914 à 1918, il s’efforça de maintenir des liens entre les militants dispersés. Il présida la commission d’hygiène et collabora à la création des ambulances chirurgicales automobiles de l’armée. Le 31 mars 1919, il fit voter à la Chambre la loi pour les blessés de guerre, y compris les tuberculeux. C’est grâce à lui également que la loi du 31 juillet 1919 accorde aux instituteurs les congés de longue durée (trois ans) dans les cas de tuberculose ou de troubles mentaux. Aux élections du 16 novembre 1919, il fut cependant battu avec toute la liste socialiste dont il était le chef de file. Beaucoup d’électeurs se trouvaient encore dispersés par la guerre. Il recueillit 20 821 voix, la moyenne de sa liste s’élevant à 19 886. En 1924, ayant quitté le Parti socialiste, il fut candidat d’« action républicaine ». Il ne fut pas élu.
Doizy devait survivre longtemps à la fin de sa carrière parlementaire.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article80129, notice DOIZY Henri, Louis, Aimé par Justinien Raymond, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 23 janvier 2019.

Par Justinien Raymond

SOURCES : Arch. Ass. Nat., dossier biographique. — Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes II, op. cit., pp. 13 à 25, passim. — L’Humanité, 29 avril 1910. — L’Ardennais, 12 août 1952 (article nécrologique du Dr Blairon).

ICONOGRAPHIE : La France socialiste, op. cit., p. 352.

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