DUCOS DE LA HAILLE Georges

Par Justinien Raymond

Né le 17 mai 1869 à Chéray dans l’île d’Oléron (Charente-Inférieure, Charente-Maritime) ; avocat ; militant socialiste.

Né dans une famille aisée, Ducos de la Haille fit ses études secondaires aux lycées de La Rochelle, puis de Bordeaux et, dans cette ville, acquit en 1891 la licence ès lettres. Il fit ensuite des études de droit et devint avocat à la cour d’appel de Paris. Il mena une grande activité sur le plan professionnel, fonda le journal La Justice de Paix et professa sur la réforme judiciaire à l’École des Hautes Études sociales. Il se mit au service des organisations ouvrières, fut l’avocat-conseil du syndicat national des Chemins de fer, des employés des omnibus et des employés et ouvriers municipaux.
C’est que, malgré son origine bourgeoise, Ducos de la Haille avait adhéré au mouvement socialiste dans les rangs possibilistes : il fut donc successivement à la FTSF, au PSF, puis à la SFIO. Son action s’exerça surtout dans la fédération de la Seine, mais aussi dans son département natal et dans quelques autres qu’il représenta dans certains congrès ou dans lesquels il mena une campagne électorale. Jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale, il participa intensément à la vie intérieure du parti. Venu des tendances modérées du socialisme qu’il avait rejoint pour des motifs intellectuels et non mû par des impératifs sociaux, il se montra cependant un fidèle de Jaurès dans son combat pour l’unité. Le dimanche 26 mars 1905, au dernier congrès du PSF à Rouen, il reprocha à certains orateurs d’oublier l’Internationale et la décision d’Amsterdam. « J’évoque devant Augagneur le spectre de Millerand, s’écria-t-il. Le débat est aujourd’hui entre les hommes d’organisation et les partisans d’une politique individualiste [...] Vous devez subir la direction du parti. » Il critiqua la tactique du PSF, regretta qu’un socialiste rapporte « contre les vœux des syndicats » le projet de loi pour l’arbitrage obligatoire, et qu’un autre ait « bien voulu [...] rapporter [...] le projet de séparation [qui] n’est pas socialiste » (L’Humanité, 28 mars 1905). Après l’unité, il fut chaque année, à dater de 1907, élu à la CAP de la SFIO où il siégea jusqu’en 1918. Il était délégué de la Seine au congrès unitaire de Paris (avril 1905), au congrès de Chalon-sur-Saône (octobre 1905). Au congrès de Nancy, délégué de la Seine, il défendit le droit pour les syndicalistes de s’exprimer dans l’Humanité. Aux congrès de Toulouse (1908) et de Saint-Étienne (1909), Ducos de la Haille représenta la fédération de la Charente-Inférieure et, à ce dernier, il rapporta au nom de la commission des conflits. À Nîmes (février 1910) il représenta la Côte-d’Or, et à nouveau la Charente-Inférieure à Saint-Quentin (1911) et à Amiens (1914).
À trois reprises, Ducos de la Haille fut, aux élections législatives, le candidat du Parti socialiste. À une élection complémentaire dans l’arr. de Chinon (Indre-et-Loire), il obtint 363 voix sur 25 872 inscrits le 13 juin 1909. En 1910, dans la 6e circonscription de Saint-Denis, il recueillit aux deux tours de scrutin 3 452 et 5 516 suffrages ; dans la 7e, en 1914, il en obtint 6 527 et 8 116 contre 8 410 à l’élu.
Pendant la Première Guerre mondiale, Ducos de la Haille fut résolument majoritaire au sein du Parti socialiste et, en 1919, il quitta ce dernier pour adhérer au Parti socialiste français qui le porta à son comité central.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article80286, notice DUCOS DE LA HAILLE Georges par Justinien Raymond, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 5 février 2019.

Par Justinien Raymond

SOURCES : Hubert-Rouger, La France socialiste, op. cit., p. 151 et Les Fédérations socialistes III, op. cit., pp. 150-153. — Comptes rendus sténographiques des congrès du Parti socialiste. — L’Humanité, 15 juin 1909.

ICONOGRAPHIE : La France socialiste, op. cit., p. 151.

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