DUMONT Antoine

Par Jacques Gans, Jean Gaumont, Philippe Gratton

Né en 1885 à Bourbon-l’Archambault (Allier) ; mort à Moulins en 1918 ; ouvrier agricole ; syndicaliste paysan ; militant socialiste et coopérateur.

Dès l’âge de seize ans, Dumont milita dans les organisations ouvrières et paysannes. Il fut, avec Émile Guillaumin, l’un des fondateurs des syndicats de cultivateurs-métayers de Bourbon-l’Archambault et de la région du Centre. Avec Bornet, il organisa les bûcherons.
De tendance syndicaliste-révolutionnaire, il fut, avec Chambon, l’un des principaux militants favorables à l’adhésion à la CGT de la fédération des Travailleurs de la Terre du Bourbonnais fondée en 1905. Mais son idée fut repoussée au 8e congrès (Moulins, 9 octobre 1908), à la demande expresse d’Émile Guillaumin, l’un des leaders les plus écoutés du mouvement, qui menaça de démissionner en cas d’adhésion. Au printemps 1909, il parvint à organiser un certain nombre de syndicats de domestiques de ferme, à Bessay-sur-Allier, Bourbon-l’Archambault, Buxières-les-Mines, Chapeau, Gennetines, Lusigny, Tronget et Vaumas, et établit la liaison avec un syndicat départemental de domestiques agricoles en voie de formation dans le Cher. Il mit également en forme leurs revendications dans une brochure : Aux domestiques et servantes de ferme de la région du Centre, parue en 1910 : réglementation de la journée de travail, repos hebdomadaire, amélioration du logement et de la nourriture, augmentation des gages, assurance contre les accidents du travail, extension de la prud’homie aux travailleurs agricoles.
Dumont vint ensuite à la coopération et fonda en 1911 « la Paysanne » de Bourbon-l’Archambault. Entré comme employé à l’Office coopératif, devenu ensuite Coopérative de Gros, il se fixa à Lyon et se consacra à une tâche d’organisation et de propagande. Il écrivit alors dans l’Action coopérative et dans la Revue socialiste.
Blessé dans les premiers mois de la guerre de 1914 et versé dans l’auxiliaire, il fut affecté au ministère de l’Armement. En 1916, il fut le secrétaire de la fédération lyonnaise des coopératives. Pendant les deux années de son secrétariat, il fonda de nombreuses sociétés coopératives et en particulier fut l’un des fondateurs et l’un des administrateurs de la société lyonnaise « l’Avenir régional ».
Ce paysan autodidacte rêvait de créer une revue d’éducation coopérative, économique et sociale pour les travailleurs de la terre.
Jean Gaumont qui l’a connu et a collaboré avec lui à Lyon pendant la guerre de 1914-1918 le décrit comme un grand garçon enthousiaste, un mystique du socialisme, un tempérament intellectuel. Guillaumin a consacré tout un chapitre de son livre Paysans par eux-mêmes (livre posthume) à Dumont et le qualifie d’« apôtre ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article80377, notice DUMONT Antoine par Jacques Gans, Jean Gaumont, Philippe Gratton, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 30 mars 2010.

Par Jacques Gans, Jean Gaumont, Philippe Gratton

SOURCES : A. Dumont, Aux domestiques et servantes de ferme de la région du Centre, Bourges, 1910. — Fraix de Figon, Le Métayage en Bourbonnais, Dijon, 1911. — Action coopérative, 25 mai 1918. — Coopération lyonnaise, 30 juin 1918.

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