GAILLET Charles [GAILLET Simon, Charles]

Né à Lille (Nord) le 19 juillet 1864 ; mort à Amiens (Somme) le 15 octobre 1911. Ouvrier teinturier à Amiens, Ch. Gaillet était déjà militant en 1893 puisque cette année-là, en juillet, il passa en cour d’assises et fut condamné à 50 F d’amende « pour avoir atteint dans leur honneur » les conseillers prud’hommes qu’il avait accusés d’avoir fait montre de partialité lors d’une grève. En 1899, il fut délégué par son syndicat à la Bourse du Travail. Toute sa vie, il exerça une grande influence sur les ouvriers teinturiers du quartier Saint-Maurice où il habitait et, en 1900, il siégea au conseil des prud’hommes. Il participa à de nombreux meetings et manifestations et se fit remarquer comme conférencier.
Gaillet appartenait également à un groupe socialiste et, en 1900, fut candidat du Parti socialiste de France aux élections législatives. Il fut battu, car l’Union socialiste, autre groupe amiénois, plus modéré, soutint le candidat radical. L’année suivante, il se présenta aux élections cantonales, fut élu et demeura conseiller d’arr. jusqu’à sa mort. En mars 1902, il précisait ainsi sa position au cours d’une réunion publique : « Le Parti socialiste veut la révolution pacifique à l’aide du bulletin de vote ». Un anarchiste l’ayant interrompu en affirmant que jamais on ne pourra atteindre le programme en question avec un bulletin de vote, il répondit : « Le Parti socialiste révolutionnaire croit que c’est possible. Les moyens violents ne réussiraient qu’à faire écraser le peuple par l’armée permanente. Les ouvriers sont le nombre, le jour où ils s’entendront, ils pourront s’emparer du pouvoir et voter les lois nécessaires » (Arch. Nat. F7, Feuille 144, 13 avril 1902).
Gaillet fut gérant du Travailleur picard (18 février 1893-6 janvier 1894).
« Tué par le chagrin et la misère » (Germinal, op. cit.), Ch. Gaillet se pendit.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article80538, notice GAILLET Charles [GAILLET Simon, Charles] , version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 30 mars 2010.

SOURCES : Arch. Nat. F7, Feuilles 47 à 166, passim (1900-1904). — État civil d’Amiens. — Journaux. Le Réveil syndical, décembre 1899, Le Travailleur picard, 1893-1894, Germinal, 20-26 octobre 1911. — Annuaire administratif et statistique de la Somme, 1902-1910.

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