GÉLY André (André E., dit)

Par Justinien Raymond

Né à Alais (Gard) en 1852 de parents ouvriers ; mort en 1895 ; ouvrier menuisier jusqu’en 1872 puis employé à la suite d’un accident du travail ; militant de la FTS.

A. Gély, de son vrai nom E. André, originaire d’Alais (Gard), fut parmi les premiers militants parisiens à adhérer au PO socialiste issu des décisions du congrès de Marseille (1879). Délégué par le Cercle d’études sociales du IIIe arr. de Paris au congrès du Havre (1880), il se rangea parmi les collectivistes. Mais, au cours des scissions que connut ultérieurement le PO, Gély opta pour la tendance modérée, possibiliste, au congrès de Saint-Étienne (1882) et il participa aux congrès de la FTSF à Paris (1883) et à Châtellerault (1890). Il fut membre du conseil national de la FTS à partir de 1882, membre de la commission des logements insalubres de la ville de Paris de 1887 à 1894, membre de la caisse des écoles et de la commission d’hygiène du XVIIe arr. et membre de la Bourse du travail de 1888 à 1890. Métreur vérificateur il gagnait 8 F. par jour en 1886 et disposait de quelques autres revenus venant de sa seconde femme. Il résida successivement dans le IIIe arr. (47 rue de Turenne jusqu’en 1882), dans le XVe arr. (15 place du commerce entre 1883 et 1886 et rue Jeanne Hachette entre 1886-1888), avant de s’installer dans un pavillon qu’il louait 800 F. par an Cité Marie dans le XVIIe arr. Un rapport de police signale son affiliation à la loge maçonnique La Ruche Libre en 1880.
Il porta à plusieurs reprises son drapeau dans les compétitions électorales. En 1881, sous l’étiquette de socialiste révolutionnaire, il recueillit 117 voix aux élections municipales dans le IIIe arr. (quartier des Enfants-Rouges). Il se présenta comme candidat de la FTS en 1884 dans le quartier Saint-Lambert où il obtint 7,49 % des voix, dans le quartier Necker en 1887 (13,53 %), dans le quartier Mail en 1888 (4,44 %), aux élections partielles de 1890 dans le quartier du Combat (15,71 % et 22,23 % au second tour) et en 1893 dans le même quartier où il obtint 13,88 % des voix. Aux élections législatives de 1885, il obtint 16 889 suffrages sur la liste « possibiliste » conduite par Joffrin. À une élection législative complémentaire, le 22 janvier 1894, il rassembla 824 voix dans la 1re circonscription d’Alais (Gard) et se désista pour Devèze qui ne fut pas élu. En 1889 et en 1893, il groupa 1 733 et 1 368 suffrages dans la 2e circonscription du XVIIIe arr. de Paris. A. Gély fut longtemps rédacteur au Prolétaire, dont il avait été l’un des fondateurs.
Gély fut également un militant syndicaliste. Fondateur du syndicat des employés, il en fut le trésorier avant d’être le premier secrétaire général de la Fédération des employés en 1893. Il eut pour successeurs dans cette fonction avant la guerre : Coulon, Dalle V., Sapience, Rozier Arth., Aubriot P., Faure L.
En 1888 il fut, au congrès socialiste international de Londres, le délégué de la Bourse du Travail de Nîmes.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article80753, notice GÉLY André (André E., dit) par Justinien Raymond, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 5 octobre 2022.

Par Justinien Raymond

SOURCES : Comptes rendus des congrès. — Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes I, p. 323, II p. 288, III pp. 132, 135, 139, 160, 193). — Compère-Morel, Grand Dictionnaire socialiste, p. 327. — La CGT, op. cit., p. 373. — Michel Offerlé, Les socialistes et Paris, 1881-1900. Des communards aux conseillers municipaux, thèse de doctorat d’État en science politique, Paris 1, 1979.

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