GILLY Numa

Par Justinien Raymond

Né à Sommières (Gard), le 6 août 1834 ; ouvrier tonnelier, puis fabricant ; député du Gard.

D’origine populaire, Numa Gilly fut longtemps ouvrier tonnelier avant de s’établir à son compte comme fabricant de foudres. Radical aux idées hardies, il passait pour socialiste aux yeux de beaucoup, mais n’appartint jamais à l’organisation politique du prolétariat. Il fut élu conseiller municipal et devint maire de Nîmes à la faveur d’une coalition de la droite conservatrice et de l’extrême gauche radicale contre les opportunistes.
Aux élections législatives de 1885, les radicaux portèrent sur leur liste Numa Gilly, susceptible par ses origines de leur conserver l’électorat ouvrier auquel une liste socialiste comprenant J. Guesde et Fournière faisait appel. Ce calcul se révéla juste. La liste socialiste fit pâle figure et Numa Gilly fut élu le dernier, au sixième rang, au second tour de scrutin, par 58 049 voix sur 133 886 inscrits et 110 923 votants. Il siégea à l’extrême gauche, mais bientôt il donna son adhésion au nouveau « groupe ouvrier » constitué au-delà des bancs radicaux. Il vota avec l’extrême gauche et fut d’ailleurs un député silencieux. Vers la fin de la législature cependant, il déchaîna une tempête dans l’opinion. Le 3 septembre 1888, rendant compte de son mandat au théâtre d’Alais, il fit une allusion insolente au procès Wilson, « pure comédie, assura-t-il (...) sur trente-six membres de la commission du budget, vous aurez au moins vingt Wilson ». Traduit devant les assises de Nîmes par le député Andrieux, Gilly déclara qu’il ne l’avait nullement visé et fut acquitté.
Enhardi, il poussa ses attaques, ses accusations contre maints personnages publics sous le titre « Mes Dossiers ». Objet de plusieurs poursuites, il ne put les éviter par le désaveu de son ouvrage, supporta des frais élevés, et fut condamné à quelques mois de prison. En outre, Numa Gilly fut révoqué comme maire de Nîmes, et le conseil municipal, solidaire de ce dernier, fut dissous. Le 20 janvier 1889, la liste Gilly l’emporta par 5 650 voix de moyenne contre 3 460 à la liste opportuniste, et Gilly redevint maire.
En 1889 et en 1893, il fut battu aux élections législatives, combattu par les républicains et non intégré au mouvement socialiste qui montait.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article80862, notice GILLY Numa par Justinien Raymond, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 30 mars 2010.

Par Justinien Raymond

SOURCES : Arch. Ass. Nat., dossier biographique. — Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes I, op. cit., pp. 291-295.

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