GONIAUX Charles <£raumond>

Par Justinien Raymond

Né et mort à Douai (Nord) : 10 juin 1872-17 janvier 1960 ; ouvrier mineur ; militant syndicaliste et socialiste ; député du Nord.

Fils d’un ouvrier mineur, Ch. Goniaux fréquenta peu l’école primaire : à neuf ans, il peinait comme porteur de bouteilles dans une verrerie ; à douze ans, il était galibot aux mines de l’Escarpelle. Il se signala par son ardeur au combat dans l’action syndicale puisqu’en 1889, après les grandes grèves de Douai, il dut aller travailler dans les mines de Belgique. Un an plus tard, il était employé à celles d’Aniche et y assurait le secrétariat du syndicat. Délégué à la sécurité des mines en 1894, il fut réélu en 1899. Il prit une part si importante à l’organisation des ouvriers de la mine qu’il devint président du syndicat des mineurs du Nord.
Parallèlement, il militait au sein du POF au nom duquel il assurera, fort de son audience ouvrière, plusieurs mandats électoraux. Il échoua en 1900 au conseil municipal de Douai où il sera élu en 1908 ; réélu en 1912, il y siégea jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Il siégeait aussi au conseil général du Nord depuis 1910. Aux élections législatives de 1902, dans la 1re circonscription de Douai, il passa de 6 647 voix, au premier tour de scrutin, à 8 000, et échoua. Toujours « candidat républicain-socialiste », sous le drapeau de la SFIO, Goniaux fut élu en 1906, au scrutin de ballottage, par 10 152 suffrages sur 24 468 inscrits et 18 832 votes valables. En 1910, il s’affirma « républicain, socialiste et libre penseur » et « partisan de l’appropriation au profit de la collectivité nationale des grands moyens de production et d’échange » ; il se disait résolu à « protéger le lopin de terre du petit propriétaire et la chaumière qui représentent souvent le produit de toute une vie de pénible travail... » (Arch. Ass. Nat.). Il fut réélu au premier tour par 10 993 électeurs sur 26 283 inscrits et 21 413 suffrages exprimés. Il le fut encore en 1914 par 11 625 sur 27 803 et 21 464. Réélu en 1919 et en 1924 sur la liste socialiste, Goniaux, « candidat socialiste et d’unité ouvrière », en 1928, retrouva, au second tour de scrutin, la confiance de la 1re circonscription de Douai accrue du canton d’Orchies, par 10 343 voix sur 22 183 suffrages exprimés. Il appartenait toujours à la commission du Travail et était vice-président de la commission des Régions libérées. En 1932, il recueillit 8 001 et 9 366 suffrages, mais fut battu au second tour de scrutin, par les 9 700 voix de Delsart, Union républicaine, le candidat communiste en conservant 4 531.
Avant la guerre de 1914, Ch. Goniaux représenta la fédération socialiste du Nord aux congrès nationaux de Limoges (1906), Toulouse (1908), Saint-Quentin (1911) et Amiens (1914).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article80981, notice GONIAUX Charles <£raumond> par Justinien Raymond, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 30 mars 2010.

Par Justinien Raymond

SOURCES : Arch. Ass. Nat., dossier biographique. — Hubert-Rouger, La France socialiste, op. cit., p. 358. — Comptes rendus sténographiques des congrès nationaux du Parti socialiste.

ICONOGRAPHIE : Hubert-Rouger, La France socialiste, op. cit., p. 358, et Les Fédérations socialistes I, op. cit., p. 463.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable