GOUGENHEIM André, Léon

Par Didier Bigorgne

Né le 14 octobre 1878 à Charleville (Ardennes), mort le 1er février 1945 à Paris (Seine) ; avocat, puis procureur de la République ; militant radical-socialiste, puis socialiste ; secrétaire général de la fédération des Ardennes de la Ligue des droits de l’homme (1906-1919) ; conseiller municipal de Charleville (1912-1919).

Fils d’un négociant et d’une mère au foyer, André Gougenheim effectua ses études secondaires à Charleville où la famille, d’origine alsacienne, s’était installée après la guerre de 1870. Il devint avocat et s’inscrivit au barreau de Charleville. Le 14 octobre 1913, à Charleville, il épousa Lucie, Gabrielle Agarant, sans profession.

En 1906, André Gougenheim devint secrétaire général de la fédération des Ardennes de la Ligue des droits de l’homme et membre du comité central. A cette date, il était membre du Parti radical-socialiste dont il fut le candidat à l’élection du 28 juillet 1907, pour le Conseil général, dans le canton de Monthermé. Il obtint 338 voix sur 4864 inscrits et 3583 votants.

André Gougenheim, sans doute influencé par le militantisme de son père Oscar Gougenheim conseiller municipal socialiste de Charleville depuis 1904, adhéra au Parti socialiste SFIO et milita au cercle L’Etincelle de Charleville. A son tour, il fut élu conseiller municipal sur la liste de son parti qui remporta huit sièges aux élections de mai 1912 à Charleville. Par contre, il échoua aux élections des 3-10 août 1913, pour le Conseil général, dans le canton de Renwez, en recueillant 462 voix sur 1968 inscrits et 1605 votants au premier tour.

En qualité d’avocat, André Gougenheim se tailla la réputation de défenseur des combattants de la cause sociale. Lors du meeting qui se tint le 20 mai 1911 à Charleville, il fustigea le gouvernement Briand pour avoir tenté d’abattre les syndicats et réclama la réintégration des cheminots révoqués après les grèves d’octobre 1910. Le 18 octobre 1911, devant le tribunal correctionnel de Charleville, il assura la défense de Théophile Sauvage*, secrétaire de la Fédération des syndicats ouvriers des Ardennes, accusé de violation de domicile pour avoir incité les ouvriers de l’usine du Champ-du-Trou de Monthermé à marcher sur la préfecture des Ardennes. Le 2 novembre suivant, il obtint l’acquittement des élus socialistes, Albert Poulain de Charles Boutet, poursuivis devant la cour d’assises des Ardennes pour avoir critiqué l’attitude de l’armée pendant les manifestations de septembre contre la vie chère.

Pendant la Première Guerre mondiale, André Gougenheim conduisit une délégation ardennaise devant le comité central de la Ligue des droits de l’homme. Le 26 juillet 1915, il expliqua devant les ligueurs parisiens que les Ardennes était une région où prospéraient des industries créées loin de tout centre minier et que, le réemploi n’étant pas obligatoire au lieu même de l’ancienne industrie, la ruine frapperait le département.

Après la guerre, André Gougenheim quitta son poste de secrétaire général de la fédération des Ardennes de la Ligue des droits de l’homme. Il demeura toutefois membre de la section de Charleville jusqu’en 1935, date de sa nomination comme procureur de la République à Toulon (Var). Il termina sa carrière professionnelle en qualité de magistrat à l’Administration centrale de la Justice à Paris. Ces dernières fonctions l’amenèrent à s’éloigner progressivement de toutes responsabilités au sein le la Ligue des droits de l’homme.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article81028, notice GOUGENHEIM André, Léon par Didier Bigorgne, version mise en ligne le 27 mars 2016, dernière modification le 14 mars 2017.

Par Didier Bigorgne

Sources : Arch. Fédération des Travailleurs socialistes des Ardennes (médiathèque de Charleville-Mézières).— Le Socialiste Ardennais, 1907 à 1919.— Presse locale.— Agnès Le Borgne, La Ligue des droits de l’homme dans les Ardennes. 1901-1908, Imprimerie du CDDP des Ardennes, 2000.— Etat civil de Charleville-Mézières.

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