GRAVIER Zéphirin, Auguste

Né à Largentière (Ardèche) le Ier septembre 1828, de famille républicaine ; mort à Dornes (Nièvre) le 24 août 1913 ; il eut un frère victime du coup d’État du 2 décembre. Avoué à Nevers de 1862 à 1896, socialiste, il lutta contre les abus dans la magistrature et le barreau.

La carrière politique de Gravier commença en 1870 par une participation active à la campagne antiplébiscitaire ; aux élections de février 1871, il fut candidat dans la Nièvre sur la liste des républicains radicaux (et socialisants) de Gambon-Malardier, liste battue par celle des républicains modérés.
En octobre 1870, il fut l’un des fondateurs de La Tribune nivernaise qui organisa dans la Nièvre le parti républicain entre 1870 et 1872 ; le journal, qui tirait à cinq mille exemplaires, disparut en 1872.
En 1885, pour soutenir la candidature législative de Gambon, évincé par les radicaux — Voir Desmergès — Gravier fit reparaître, à ses frais, la Tribune nivernaise dont la direction fut alors confiée à Lavy. De ces événements date le réveil d’une gauche socialisante dans la Nièvre.
Gravier, « avocat des gueux », acquit une solide position à Nevers dont il fut maire en 1885 et en 1889 ; il fut réélu conseiller municipal en mai 1891 mais avec le nombre de voix le plus faible de tous les élus de la liste républicaine, qui n’avait d’ailleurs pas d’adversaire.
Ses liens avec l’extrême gauche restèrent étroits puisqu’en 1890 ; sa présence au banquet organisé par l’Union de syndicats ouvriers de Nevers est signalée par les autorités.
Après les élections législatives de 1898, il fut admis au Parti socialiste, fédération de la Nièvre adhérente du POSR, après quelques hésitations motivées par sa qualité de « bourgeois » et malgré le titre qu’il revendiquait d’ancien ami de F. Gambon.
Le 2 décembre 1899, en même temps que, dans le but de travailler à une union durable du parti socialiste, la fédération de la Nièvre se déclarait autonome, elle désigna Gravier comme candidat du parti socialiste aux élections sénatoriales de 1900. À ces élections, Gravier n’obtint que 24 voix au premier tour sur 740 votants ; il se retira au second tour. En février de la même année, il publia dans le journal de la fédération socialiste de la Nièvre, l’Observateur du Centre, une série d’articles intitulés « Appel aux travailleurs » qui constituaient une pressante invitation à adhérer au Parti.
En 1901, membre de la commission administrative de la fédération socialiste de la Nièvre, il fut délégué au congrès de Lyon ; sa présence était encore signalée au banquet de l’Union syndicale le 1er mai.
En 1902, il manifesta son activité par quelques articles à l’Observateur du Centre et par sa participation avec une douzaine d’autres militants de Nevers, V. Locquin, Laurent, Dariaux entre autres, à la création d’une coopérative destinée à fonder à Nevers une Maison du Peuple.
Gravier semble alors avoir cessé à peu près toute activité militante sauf à l’occasion des élections municipales de 1912 au cours desquelles il soutint alors une polémique de presse avec la Tribune, organe radical.
Le 24 août 1913, « le père Gravier », doyen de la fédération socialiste de la Nièvre, âgé de 85 ans, mourait à Dornes où il fut inhumé.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article81125, notice GRAVIER Zéphirin, Auguste , version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 25 septembre 2022.

SOURCES : Arch. Dép. Nièvre, série M : 1er mai, 1890-1901. — L’Observateur du Centre puis, à partir de 1912, le Socialiste nivernais qui lui succéda comme journal de la fédération socialiste. — La Tribune nivernaise.

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