GUÉRARD Ferdinand [parfois Fernand]

Frère d’Eugène Guérard dont il partageait les idées, Ferdinand Guérard, membre de l’Association des Chevaliers du Travail (1896), fut délégué au congrès international de Londres en 1896, comme son frère. Initialement, dans la séance du 5 juin 1896, Fernand Pelloutier, avait été désigné pour représenter la fédération des Bourses à ce congrès, par 20 voix contre 1. Mais, le 3 juillet, à la suite d’une souscription faite à Dijon, Ferdinand Guérard fut désigné pour accompagner Pelloutier. Ferdinand Guérard y représenta la Bourse du travail d’Amiens, de Montpellier, de Béziers, le syndicat des employés du département de la Seine, la chambre syndicale des ouvriers tapissiers d’Amiens, le groupe les Pionniers du 4e arrondissement de Paris. Le 27 juillet, lors de la réunion des délégués français, il fut élu secrétaire de la commission de vérification des mandats de la section française, Vaillant en ayant été élu président. Dans la séance de l’après-midi, de la section française, il vota contre l’exclusion des anarchistes, qui fut repoussée à une courte majorité (57 voix contre 56). Il dût alors vivement défendre le dossier des mandats dont il avait la responsabilité, car Jean Dormoy, en s’en allant avec 46 membres de la minorité (dont Guesde, Jaurès, Viviani, Millerand, Chauvin, Jourde, Gérault-Richard, Delory, Lafargue, Salembier, etc.), voulut emporter tout le dossier des mandats. Ferdinand Guérard aurait alors décoché un coup de poing à Jean Dormoy qui lui avait arraché le dossier. Eugène Guérard reprit alors le dossier et l’agita frénétiquement, avant de le rendre à son frère. La minorité se réunit en fraction dans une autre salle.

Ferdinand Guérard fut trésorier de la Fédération des Bourses du Travail et c’est lui qui présenta au congrès de Rennes, en 1898, le rapport financier.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article81208, notice GUÉRARD Ferdinand [parfois Fernand], version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 19 septembre 2018.

SOURCES : Comptes rendus des congrès. — M. Dommanget La Chevalerie du Travail, op. cit. — A. Hamon, Le socialisme et le congrès de Londres, étude historique. Stock, 1897. — Jacques Julliard, Fernand Pelloutier et les Origines du syndicalisme d’action directe. — Notes de Gilles Pichavant.

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