RINGUET Léon

Par Yves Le Maner

Né le 27 juin 1896 à Maubeuge (Nord), mort le 28 mai 1962 à Aulnoye-Aymeries (Nord) ; ouvrier métallurgiste puis employé de coopérative, puis cheminot ; militant syndicaliste et communiste du Nord ; résistant.

Élevé à l’orphelinat de Maubeuge, Léon Ringuet entra comme traceur à l’usine Dorddot située dans sa ville natale après avoir obtenu son Certificat d’études. Mobilisé dans l’infanterie en 1914, il resta quatre années au front. Installé à Sous-le-Bois à son retour de la guerre, il milita au syndicat CGT des métallurgistes de Maubeuge, accédant à la commission administrative du groupement dès 1919.
Adhérent au Parti communiste et à la CGTU, Léon Ringuet se livra pendant l’entre-deux-guerres à une intense propagande dans la région de Maubeuge, épaulé par sa femme, Élisa. Son action au sein des différentes organisations contrôlées par le PC (SRI, ARAC) lui attira de nombreuses poursuites et plusieurs licenciements.
Adjoint de Jean-Pierre Weber* à la tête des groupements communistes de Maubeuge, il se présenta sans succès aux élections municipales de 1925. A l’issue de la consultation, il fut arrêté pour propagande antimilitariste contre la guerre du Rif et incarcéré à la maison d’arrêt d’Avesnes-sur-Helpe. Pendant sa détention, il fut candidat (bien qu’il n’ait fait aucune déclaration officielle) au conseil d’arrondissement dans le canton de Maubeuge-sud (août 1925) ; cette initiative était due à Weber qui avait apposé sur les panneaux électoraux plusieurs affiches présentant Léon Ringuet comme candidat du BOP ; il obtint 483 voix sur 5 736 suffrages exprimés. Dès sa libération, il reprit, avec plus de vigueur encore, sa campagne contre la guerre du Maroc.
Secrétaire de la cellule locale de Maubeuge (une centaine d’adhérents), Léon Ringuet fut l’un des signataires, fin 1925, de la lettre au Comité exécutif de l’Internationale communiste, dite « Lettre des 250 », critiquant le régime autoritaire du parti et les conceptions politiques de sa direction. Succédant à Alfred Leroy*, il fut secrétaire du rayon de Maubeuge de la fin de l’année 1928 à 1930. Après un nouvel échec électoral aux cantonales de 1928 dans le canton de Maubeuge-nord où il briguait un poste au conseil général, Léon Ringuet se consacra surtout au Secours rouge régional dont il était secrétaire pour la région de Maubeuge depuis 1926.
Licencié en 1930, il dut quitter Sous-le-Bois-Maubeuge pour s’installer à Aulnoye où il devint coursier de la boulangerie coopérative. Tout en continuant d’assumer la direction de la cellule de Maubeuge qu’il avait fait fusionner avec celle de Louvroil, il prit en charge le secrétariat de la section d’Aulnoye-Aymeries. A la suite d’un nouveau licenciement, il entra comme cheminot au dépôt de la SNCF de Berlaimont et se présenta au conseil d’arrondissement dans le canton de Quenoy-Ouest en 1937 ; il se désista au second tour en faveur du candidat socialiste Weibel*. Pendant ces années d’intense activité, Léon Ringuet assista à de nombreux congrès régionaux et nationaux du PC.
Mobilisé en 1939, il regagna ses foyers en 1940. Résistant au sein d’un groupe de FTP, il fut arrêté une première fois le 4 juin 1942. Libéré après quelques semaines d’incarcération, il reprit immédiatement le combat. Arrêté à nouveau en septembre 1942, il fut interné aux camps d’Écrouves (Meurthe-et-Moselle) et de Voves (Eure-et-Loir) jusqu’à la Libération. Bien que fortement diminué par une angine de poitrine qu’il avait contractée lors de son internement, il continua de militer jusqu’à sa mort, occupant le poste de trésorier de la section d’Aulnoye.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article8126, notice RINGUET Léon par Yves Le Maner, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 23 novembre 2020.

Par Yves Le Maner

SOURCES : Arch. Dép. Nord, M 154/103, M 154/191 et M 154/201 B. — Marie-Françoise Talon, Biographie des militants ouvriers de l’arrondissement de Avesnes-sur-Helpe (1919-1939), Mémoire de Maîtrise, Lille III, 1974.

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