HAREL Anthime, Joseph

Fils d’un couple de tisserands, Anthime Harel était gérant de la coopérative de Malaunay dans la banlieue ouvrière Ouest de Rouen, fortement marquée par l’industrie textile.

Il fut poursuivi avec Léon Torton, le secrétaire adjoint de la Bourse du Travail de Rouen, pour avoir apposé ou fait apposer des placards antimilitaristes intitulés : Paroles à ceux qui vont souffrir, et portant pour signature « La Jeunesse syndicaliste de Malaunay, le Houlme, Barentin et les environs ». Le procès, en cour d’assises de Rouen, se déroula le 22 février 1906, Harel et Torton étaient déféndus par l’avocat socialiste Ernest Poisson et les témoins à décharge étaient les principaux militants syndicalistes et socialistes du département : Pierre Viche (de Rouen), Lucien Alleaume (du Petit-Quevilly), Alexis Hanriot (du Havre) et Eugène Faulconnier (d’Elbeuf). Les deux prévenus furent condamnés à huit mois de prison avec sursis et 100 frs. d’amende.

Anthime Harel présida le meeting du 1er mai 1909 à la Bourse du Travail de Rouen à l’issue duquel Charles Marck et Léon Torton furent condamnés à quatre et six mois de prison pour outrages à magistrats.

En 1911, il fut inscrit sur la liste des antimilitaristes accompagné de la mention : "Suspect au point de vue national, a cherché à se procurer des documents militaires en tentant de cambrioler le bureau de l’État-major du Havre, n’a pas mis son projet à exécution se sentant surveillé".

Amnistié de ses condamnations en 1914, il fut mobilisé au mois d’août et fait prisonnier au chemin des Dames en 1917. Interné à Königsbrück (Allemagne), il rentra en France le 6 janvier 1919.

Anthime Harel s’était marié à Malaunay le 22 février 1908 avec Charlotte Chary ; en 1925, ils habitaient 44 rue du Havre à Maromme (Seine-Inférieure, Seine-Maritime).