HOC Maurice, Eugène, en religion R.P. Pascal

Par André Caudron

Né le 8 octobre 1857 à Metz (Moselle), mort le 28 août 1927 à Roubaix (Nord) ; franciscain ; catholique social ; directeur de la Fraternité du Tiers-Ordre de Roubaix, promoteur du syndicalisme chrétien.

Maurice Hoc
Maurice Hoc

Entré chez les frères mineurs, le P. Pascal, aumônier du cercle catholique d’ouvriers de Béziers, en fut éloigné à cause de ses conceptions « un peu libérales » et arriva en 1892 à Roubaix comme gardien du couvent des franciscains. Les religieux avaient été expulsés et le Tiers-Ordre passait dans cette ville pour n’être qu’une confrérie pieuse, destinée aux immigrés flamands. Le nouveau gardien redonna vie au couvent et à la Fraternité des hommes du Tiers-Ordre qu’il allait diriger pendant trente ans. Celui-ci, estimait-il, devait être le lien et le soutien de toutes les œuvres, religieuses et sociales : secrétariat du peuple, confrérie de Saint-Vincent de Paul, œuvre de Saint-François Régis, etc. En 1893, il fit partie d’une commission d’études pour l’organisation du Tiers-Ordre chez Léon Harmel, lui-même tertiaire, au Val des Bois. Ce dernier assista quelques semaines plus tard à une réunion de la Fraternité de Roubaix, et le P. Pascal prononça un discours remarqué devant le congrès catholique de Lille sur « Le Tiers-Ordre de Saint-François et sa mission sociale », idée dominante des précédents contacts.
Au congrès du Tiers-Ordre français, tenu à Limoges en 1895, le P. Pascal fit applaudir l’exemple de Roubaix. A celui de Nîmes, en 1897, il précisait : « Nous comptons des tertiaires dans deux cents usines. A part deux ou trois exceptions, les tertiaires sont à la tête de toutes les œuvres de Roubaix, au nombre de quarante-trois ». A l’issue du congrès de Rome, en 1900, Léon XIII déclarait aux animateurs du Tiers-Ordre : « Je veux (...) que les autres nations s’organisent comme à Roubaix ».
Le P. Pascal, nommé directeur de la Fédération de la jeunesse catholique de Roubaix (1901), organisa des cours de formation aux sciences sociales et religieuses, ainsi que des cours du soir pour les ouvriers de treize à seize ans. Depuis 1895, une « œuvre de placements » était à la disposition des « frères » qui recherchaient un emploi. En 1903, les franciscains de Roubaix furent expulsés pour la seconde fois et leur monastère fut placé sous séquestre, mais le P. Pascal, vêtu en civil, trouva refuge avec un confrère chez un particulier et continua son action. En dix ans, la Fraternité de Roubaix, devenue la plus importante de France, était passée de cent soixante-trois à cinq cent quarante-et-un membres, recrutés en majorité parmi les ouvriers, sans compter les soixante-treize membres de la Fraternité de Wattrelos, indépendante depuis 1898. Le recrutement diminua peu avant la guerre. Le P. Pascal, initiateur et guide de nombreux militants, fut à l’origine du syndicalisme chrétien dans sa ville d’adoption. Il eut pour disciple et successeur, à la tête du Tiers-Ordre, un missionnaire du travail, le P. Stéphane-J. Piat.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article81516, notice HOC Maurice, Eugène, en religion R.P. Pascal par André Caudron, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 9 janvier 2017.

Par André Caudron

Maurice Hoc
Maurice Hoc
Jubilé de Maurice Hoc
Jubilé de Maurice Hoc
Clichés communiqués par Jean-Louis Paumier, archiviste des franciscains

SOURCES : André Caudron, Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, IV. Lille Flandres, 1990 — René Derreumaux, Tiers-Ordre de Saint-François, simple monographie, Lille, 1912 — Jean-Marie Burnod, En marge de la deuxième démocratie chrétienne : l’orientation sociale du Tiers-Ordre franciscain en France, 1893-1901, mémoire, École pratique des hautes études, 1974 — Cahiers du discrétoire (ou conseils de la Fraternité), 1871-1914, chez les Clarisses de Roubaix — Actes du congrès du Tiers-Ordre, Limoges, 1895, Reims, 1896, Nîmes, 1897 — Assemblée générale des catholiques du Nord et du Pas-de-Calais, Lille, 1893, 1911. — Jean-Marie Burnod, « L’orientation du Tiers-ordre franciscain en France et la fraternité des hommes de Roubaix (1891-1901) », Mélanges de sciences religieuses, juin 1981, pp. 63- 85. — Jean-Marie Burnod, Le Mouvement social franciscain en France à la suite de Rerum Novarum (1893-1901), Paris, les Éditions franciscaines, 1991, 191 p.

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