HUMBLOT Simon, Arthur

Né le 21 décembre 1852 à Chaumont (Haute-Marne). Ouvrier gantier à la Fabrique Tréfousse de Chaumont, il était l’un des militants syndicalistes de tendances libertaires les plus actifs de Chaumont. D’abord trésorier de la chambre syndicale des ouvriers gantiers de la ville à sa formation en octobre 1892, il en fut bientôt l’un des chefs les plus écoutés. Excellent ouvrier, possédant une certaine instruction, jouissant par ailleurs de l’estime à la fois de ses camarades et de ses patrons, Humblot fut chargé de présenter les revendications des gantiers et de les faire aboutir. Mais il s’aperçut vite de la faiblesse des syndicats dispersés ; aussi, d’accord avec Émile Arnoult du syndicat des ouvriers en gants et peaux, poussa-t-il Cartaillier à organiser à la fin de 1892 une fédération des chambres syndicales ouvrières de la Haute-Marne, future Bourse du Travail. Il fut d’ailleurs comme délégué du syndicat des gantiers l’un des membres du comité directeur que les ouvriers maintinrent même après le renouvellement de février 1895, alors que les anarchistes comme Nicolas, Auguste Serre, etc., en étaient rejetés.
Humblot avait été inquiété à la fin d’avril 1892 après le séjour de Rodach à Chaumont. Des bruits ayant couru que des anarchistes avaient tenté de s’introduire la nuit à l’intérieur de la caserne, Humblot avait été le premier soupçonné ; et une perquisition ayant fait découvrir chez lui quelques armes de chasse avec munitions, il avait été aussitôt écroué. Relâché peu après, parce que jugé peu dangereux, il n’en fut pas moins porté sur l’état récapitulatif des anarchistes à résidence fixe arrêté le 31 décembre 1894.
En 1896, son action se manifesta encore au moment des élections municipales. Il fit partie de ce « comité électoral ouvrier » qui, dans le local de la bibliothèque populaire, élabora un programme de revendications socialistes et dressa la liste ouvrière. Inscrit en seconde place sur cette liste, Humblot ne fut cependant pas élu. Il continua à assister assidûment à toutes les réunions. Le 29 juin 1896, par exemple, il fut un des assesseurs à la conférence faite aux employés de chemin de fer par Guérard, secrétaire du syndicat général et Colly, conseiller municipal de Paris. Il en fut de même à la réunion d’Hamelin, syndicaliste de tendances libertaires, délégué du Comité d’action de la Verrerie ouvrière, tenue à Chaumont le 15 septembre 1896 et terminée par un ordre du jour où « les ouvriers présents envoyaient leur salut fraternel aux vaillants ouvriers de Carmaux. »
En mai 1900, les radicaux socialistes ayant réservé dans leur liste trois sièges aux socialistes révolutionnaires, Bresson, Exbrayat et Humblot, ce dernier fut élu au dernier tour avec 1 263 voix sur 1 630 votants (77 % des suffrages).
Voir Agnus et Leblond L.
Jouèrent un rôle important, à une époque ou une autre, à la Bourse du Travail de Chaumont : les secrétaires — Voir Cartaillier L. et aussi Chaize, Exbrayat A., Garnier Aug., Humblot S., Leblond L., Mangin L., Motton L., Mourot J., Serre Aug.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article81584, notice HUMBLOT Simon, Arthur, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 3 octobre 2022.

SOURCES : Arch. Nat. F7/13 607. — Arch. Dép. Haute-Marne, 37 M 8, 70 M 15, 88 M 3, 230 M 11. — Gazette de Bourbonne-les-Bains, 1er mars 1892. — Le Petit Champenois, 2 et 8 mai 1892, 28 avril 1896. — Le Républicain de la Haute-Marne, 10 mai 1900.

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